Bénin/PAG : Tout le temps pour en parler. Quel temps pour le réaliser ?

A la présidence de la République du Bénin, le chef de l’Etat Patrice Talon a lancé le Programme d’actions du gouvernement (Pag) dénommé ‘‘Bénin Révélé’’. Un programme que le gouvernement se veut ambitieux avec des moyens en besoin aussi colossaux  à ses côtés qui devra servir de boussole à Talon et ses collaborateurs de 2016 à 2021. Le lancement est fait à grand cri et l’événement qui y est conduit était des plus grandioses. On y a noté la présence des députés, des présidents d’institutions, des chefs de mission diplomatique et des représentants des organisations internationales, du haut commandement militaire et des représentants de toutes les couches sociales. Ainsi en a décidé Talon qui ne l’a d’ailleurs pas caché lors de la cérémonie. ‘‘J’ai voulu que vous soyez témoins du lancement de ce Pag, non pas pour en partager la responsabilité, mais je souhaite qu’à la fin du mandat vous puissiez nous juger là-dessus’’. 5 plus tard, le Pag n’a pas connu un début de mise en œuvre.

Patrice Talon, PR du Bénin

5 mois après le lancement, et rien

Le show de la Marina autour du lancement du Pag remonte au 16 décembre 2016. Ce jour, nous sommes un 16 mai de l’année 2017. Mais rien à retenir quant au commencement d’une mise en œuvre du programme. Pour l’heure, on joue les prolongations du show du 16 décembre 2016. De Joseph Djogbénou ministre de la juste, Jean-Claude Houssou de l’énergie, Hervé Hèhomey du transport, Romuald Wadagni et autres directeurs généraux de la rupture en passant par Abdoulaye Bio Tchané et le chef du gouvernement lui-même, la suite du lancement du Pag se limite à des apparitions devant les écrans des télévisons et des descentes dans des localités du pays pour, disent-ils, vulgariser le Programme. Ainsi, des regroupements se naissent pour déclarer un soutien à ce Pag toujours à l’étape embryonnaire. Les députés, les fans formés par les ministres, les conseillers pour ne citer que ceux-là investissent les médias pour chanter les louanges du programme. Mais devrait-on applaudir les résultats du programme ou le programme lui-même ? Talon et ses commandos puis ses fans croient malheureusement que c’est le programme qui est plus important et non les résultats qui devraient y découler.

 

Une vue partielle des ministres de Talon lors de la cérémonie

Les empruntes du Pag, une histoire des deux jeudis de la semaine !

A l’allure où Talon conduite le lendemain du lendemain de son Pag, les Béninois sont en droit de se jeter tel le cas actuellement dans le pays dans le désespoir. Tout concourt vers la conclusion que le Programme d’actions du gouvernement n’est que leurre. Le président semble juste endormir le peuple pour s’occuper de ses propres priorités au détriment de celles de ses compatriotes. Sur le terrain, le constat est amer. Rien que le contraire de ce qui est annoncé dans le Pag qui transparaît. Pour preuve, Talon a indiqué vouloir consolider la démocratie, mais à l’arrivée, c’est la démocratie de l’argent et de l’achat de conscience qui est en vogue (des déclarations de corruption ont été faites à l’Assemblée nationale). Le Programme de la rupture a également dit compter engager une transformation structurelle de l’économie, mais au contraire c’est le pays qui continue de s’endetter et des emprunts se font chaque mois sans suite. De même, l’on a promis l’amélioration des conditions de vie humaine. C’est l’opposé qui est plutôt servi au peuple. Les foyers ont soif, faim et s’appauvrissent davantage puis la suppression des emplois s’enchaine (déjà à plus de 3000 emplois supprimés). Talon et son Pag ont pourtant promis la création de 500.000 emplois en 5 ans de gestion.

Au vu de tout ceci, il est indispensable de croire que ce Pag n’est qu’une vraie histoire des jeux jeudis de la semaine lancée au peuple qui a naïvement cru avoir trouvé son messi en Talon. Il n’en est rien et déjà, tout ronchonne dans le pays et les populations ont l’impression d’avoir traversé une décennie avec Talon pendant une seule année de sa gestion. Si c’est cela, il valait mieux ne pas ‘‘révéler’’ le Bénin.