Toboula : Le règne sur les vivants et les morts !






Une ligne rouge est tracée pour les morts à Cotonou. Morts qu’ils soient, ceux qui ne sont plus de ce monde doivent se conformer aux injonctions du préfet. Dans le département du littoral, vit un roi. Toboula. Rien ne doit se passer sans son contrôle. Propulsé à la tête du département du littoral par le Chef de la rupture Patrice Talon, le préfet Modeste Toboula excelle dans les arrêtés. Si ce n’est interdire les marches, adresser des demandes d’explication au maire ou au commissaire de police, c’est pour tailler les horaires de circulation de certains véhicules. A Cotonou, quand Toboula passe, tout trépasse.
La gestion du préfet du département du littoral est loin de faire l’unanimité aux yeux de ses administrés. L’homme se croit doté d’une super puissance et en use à sa seule guise loin même des limites fixées par les textes de loi de la République. Ainsi, il n’est pas de jour où Modeste 1er ne prenne un arrêté du haut de son trône soit pour les bons goûts de ‘‘Abgonnon’’ soit pour se signaler dans la République.
Si c’est aussi sa volonté de justifier son jackpot mensuel qui s’élève à 5.000.000 de francs cfa le mois, personne ne saurait le dire. Pour cela, un arrêté qu’il aura à sortir par jour va coûter 166.666 F Cfa. Toboula règne ainsi sur les hommes à Cotonou. Il est capable de modifier en cours d’exécution l’itinéraire d’une marche préalablement autorisée. Il est capable d’aller faire disperser les femmes qui comptent marcher à l’aide de la police républicaine. Il est également capable d’aller vociférer sur le président d’un parti politique sur l’esplanade du tribunal de Cotonou. Il est même capable de restreindre la liberté de manifester offerte par la Constitution béninoise en exigeant que tout regroupement  se doit d’exhiber son acte d’enregistrement avant d’investir les rues du littoral. Les pneus d’occasion, il n’en veut plus dans son royaume. Même si l’on ne risque pas de nous tromper en affirmant qu’hier avant de rentrer dans les grâces rupturiennes, ces pneus d’occasion ont été à maintes reprises ses sauveurs.

 
La sortie des revenants interdite par le préfet Modeste Toboula

Pour les vivants sous le périmètre du littoral, Modeste Toboula règne en grand roi. Les pouvoirs qui lui sont conférés par l’acte signé par Patrice Talon pour le nommer préfet ont une compétence sur les vivants et les morts. Modeste 1er n’a certainement plus rien à démonter aux vivants. Pour l’heure, il décide d’en découdre avec les morts. Et la formule est déjà trouvée. En effet, sa majesté Modeste 1er du département du littoral a, par un nouvel arrêté en date du 13 mars 2018, interdit toutes activités relatives à la sortie des « égungun » sur son territoire à compter du 14 mars 2018 et ce jusqu’à nouvel ordre. Les adeptes de cette secte qui proclament qu’il s’agit d’une religion des morts qui reviennent parmi les vivants sont ainsi sonnés et touchés par le règne du concepteur de la ligne rouge. La ligne marque Toboula, couleur rouge sang, est tracée aux morts et quiconque osera la franchir sera punir. Même s’il est décrié souvent que certains citoyens profitent  cette secte pour commettre de délits, cet arrêté préfectoral vient tout de même entacher le principe de la laïcité de l’état béninois cher à la loi fondamentale du pays. Mais une chose est sûre, le roi Modeste 1er n’appuie pas trop sur principes légaux, mais plutôt sur le zèle du fou du roi. Reste juste un moment où tout citoyen béninois doit prendre autorisation du préfet avant de mourir. Tout citoyen doit être autorisé par le préfet avant d’aller au lit avec sa conjointe et tout citoyen doit avoir le quitus du roi avant de dormir la nuit. Ce ne sera que pour le bonheur de la République à la Toboula.

Clément WINSAVI, Clem’so

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