Bénin/Politique : L’Udbn, l’autre parti kamikaze révélé

Le mardi 6 août 2019, l’une des rares femmes présentes à la 7^ème mandature de l’Assemblée nationale du Bénin, Claudine Prudencio apparait sur les écrans de la télévision nationale pour jubiler et étaler toute sa joie. Son parti politique, Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn) a décroché son récépissé, faisant office de son acte de naissance. ‘‘L’Udbn est désormais un parti politique régulièrement constitué au Bénin’’, s’excite-t-elle. Chose normale quand on sait que dans le Bénin de la rupture, obtenir les actes administratifs d’un parti politique nécessite visiblement la consultation de l’humeur du roi et surtout s’apparente à un concours international qui requiert du haut professionnalisme. Claudine Prudencio et son Udbn peuvent logiquement se frotter les mains quand on sait que certains partis ont, non seulement, été recalés pour défaut de ce papier lors des législatives inclusives qui devaient avoir lieu le 28 avril dernier, mais également chauffent de tout bois en vain pour rentrer en possession de l’acte.

La présidente de l’Udbn a définitivement tourné le dos au passé et semble se focaliser sur ce qui peut venir. Son parti est à jamais éligible aux élections prochaines en République du Bénin. ‘‘L’Udbn, en tant que parti politique participera aux élections’’, rassure-t-elle. S’il est vrai que le récépissé n’était pas la pièce qui a permis à l’Udbn de pouvoir participer aux législatives du président Talon et ses alliés bon teints, il n’en demeure pas moins vrai que se mettre en sécurité pour ce qui est du récépissé d’un parti politique. Mais au-delà de tout ceci et du fait que ce parti devienne subitement le premier parti après les affreuses hostilités d’avril passé ainsi qu’au regard des affirmations de sa présidente, l’on est amené à croire à un autre parti-bras opérationnel du régime en place pour assassiner les partis de l’opposition.

 

Claudine Prudencio, président du parti Udbn

Quand l’Udbn se révèle !

Le parti Union démocratique pour un Bénin nouveau (Udbn) se réclame une fois encore de la mouvance présidentielle. Claudine Prudencio l’a encore martelé sur l’Ortb. ‘‘L’Udbn est un parti de la mouvance présidentielle…Je vous réaffirme que l’Union démocratique pour un Bénin nouveau est bel et bien de la mouvance présidentielle’’, déclare-t-elle mordicus. Si la déclaration en elle-même n’émeut personne, la posture de cette dame politique avec son parti reste déplorable par contre. En effet, Prudencio et sa propriété sont libres d’appartenir au camp de leur conviction. Mais le rôle que cette dame a usé son parti pour jouer depuis que la gestion du pays est devenue à une campagne de décapitation du système démocratique est à déplorer. Outre les votes des lois les yeux fermés lors de la 7^ème législature, l’Udbn  se révèle désormais le frère jumeau du parti Fcdb de Soumanou Tolèba. Ces partis que l’on présente à l’opinion comme soit membre de la mouvance ou de l’opposition mais quand même recalés aux portes de la validation des listes par la Cena.

Les partis comme Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), Union sociale libérale (Usl), Restaurer l’espoir (Re) et le Parti communiste du Bénin (Pcb) que le plus jeune béninois reconnait comme partis de l’opposition accèdent aux différentes requêtes de Sacca Lafia pour obtenir leur récépissé, mais toujours rien. C’est un Udbn qui s’en accapare allègrement. Du théâtre ! Il faut accepter jouer au kamikaze et la grâce du prince est à vous. Le peuple n’est plus dupe et sait déchiffrer les faits et gestes. Comment un parti qui se réclame de la mouvance déclare accepter une main tendue du chef de l’Etat à l’opposition ? On comprend aisément que c’est juste pour manipuler l’opinion et faire mirer les partis de l’opposition bon teints comme hostiles au dénouement de la crise. Claudine Prudencio et son Udbn se sont révélés. Le parti est juste un autre parti kamikaze de la trempe de Moelle-Bénin et de Fcdb. L’histoire retient au fil des jours, le peuple béninois avec, que ces partis font office d’association de malfaiteurs à la démocratie et de destruction massive des acquis de la conférence nationale de 1990.

Clément WINSAVI, Clem'so