Législateurs violeurs ! Tous coincés par la loi elle-même





Ils ont été installés sous haute militarisation des capitales politique et économique du Bénin. Certains politiques voient sous leurs sièges à l’Assemblée nationale, le sang des innocents béninois tombés lors des échauffourées survenues les 1er et 2 mai 2019 et d’autres ne veulent même pas songer qu’ils sont là, à l’hémicycle. Ils, ce sont les 83 membres des partis Bloc républicain (Br) et Union progressiste (up), partis soutenant le régime de Patrice Talon, envoyés au parlement à 23% selon la Cena et à 27% quant à la Cour Constitutionnelle. Une élection qui a la sombre particularité de voir les partis de l’opposition (Force cauris pour un Bénin émergent, Fcbe ; Restaurer l’espoir, Re ; l’Union sociale libérale (Usl), Parti communiste du Bénin, Pcb) exclus ouvrant la voie à un scrutin entre partisans d’un même bord.
Jusqu’ici, ces hommes ne sont pas acceptés, en tout cas par la partie du peuple ayant constitué le pourcentage d’abstention. Le parti Fcbe dira, par la voix de son porte-parole Nourénou Atchadé, lors de sa dernière sortie médiatique que ‘‘Il est donc évident que le Bénin de nos jours ne dispose pas d’une représentation nationale’’. Le président du parti Re, Candide Azanaï, pour sa part, a assimilé à maintes reprises dans ces prises de parole publiques cette situation à un braquage d’institution. Il parle souvent de ‘‘coup de forces institutionnel’’. Ces ‘‘députés’’ installés contre la volonté du peuple souverain sont donc les seuls qui s’acceptent à cœur joie sans comptant avec la loi qui a déjà par elle-même tracé certaines lignes qui vont les contrer et les révéler puis leur dire qui ils sont. On le sait. Les partis Bloc républicain et l’Union progressiste sont les partis de la mouvance. Eux-mêmes en ont d’ailleurs donné la confirmation lorsqu’il était question de constituer les groupes parlementaires. Les deux groupes constitués soutiennent le gouvernement.
 
Vue d'ensemble des 83 membres des partis du camp présidentiel installés à l'hémicycle
La loi parle à ses violeurs

 Si la voix du peuple semble ne pas avoir porté, si les multiples alertes des partis de l’opposition sont ignorées, si le respect de la démocratie souffre de manque criard de respect et que les poulains du chef de l’Etat, Patrice Talon dirigés par l’honorable Louis Vlavonou font la tête baissée leur seule volonté, la loi elle-même s’est enfin levée pour hausser le ton. ‘‘On ne fait pas ça. Ça ne se passe pas comme ça. On ne me viole pas’’. Tel peut-on traduire le message de la loi à l'endroit des soutiens de la rupture logés au parlement. La loi parle. Elle a certains verrous qu’il est impossible de sauter sans se retrouver devant le fait accompli. En effet, la loi n°2012-43 du 05 février 2013 portant apurement, correction, mise à jour et actualisation du fichier électoral national et de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) est catégorique. En son article 6, elle dispose.
« De la composition du Conseil d'Orientation et de Supervision (COS)
Le Conseil d'Orientation et de Supervision est composé de onze (11) membres désignés comme suit :
- cinq (05) députés par la majorité parlementaire
- quatre (04) députés par l'opposition parlementaire
- du directeur général de l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse Économique
- du directeur du service national de L'État Civil (…) »
. Casse-tête pour les rupturiens.
Contre cette volonté de la loi, ces hommes qui tentent de se positionner législateurs contre vents et marées passent outre. Ils ne pouvaient pas autrement. Ils devraient violer la loi sans pitié. Sinon, où les 83 députés de la mouvance présidentielle vont-ils trouver 4 membres de l’opposition pour siéger au Cos-Lépi comme l’exige la loi ?  Impossible ! Nos législateurs s’illustrent donc dans le viol de la loi, donnant ainsi raison au peuple qu’ils n’ont pas qualité de porter ce titre. Ils se retrouvent finalement dans un carrefour où ils doivent réaliser qu’ils ont emprunté la voie interdite pour en arriver là. Il est temps d’être sage.

Commentaires

  1. La loi parle de la minorité ou de l'opposition? Si elle parle de l'opposition, les rupturiens sont vraiment bloqués mais dans le cas contraire, le groupe des progressistes représente la majorité et celui des républicains la minorité.

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  2. Belle analyse quoique parcellaire. La loue telle que libellée pause un problème el elle même. Si l'opposition est majoritaire à l'Assemblée nationale, que se passerait-il?
    Puisque la loi fit : 5 melbres de la majorité parlementaire et 4 de l'opposition. Donc si l'opposition est majoritaire on aura un Cos Lépi composé de 9 membres de l'opposition. Il serait plus judicieux de faire recours au code électoral qui par le majorité (5 membres) et de minorité ( 4 membres). Mais bon, celui qui est contre le parkempar actuel choisira la loi qui l'arrange mieux.

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  3. Belle analyse quoique parcellaire. La loi telle que libellée pause un problème en elle même. Si l'opposition est majoritaire à l'Assemblée nationale, que se passerait-il?
    Puisque la loi dit : 5 membres de la majorité parlementaire et 4 de l'opposition. Donc si l'opposition est majoritaire on aura un Cos Lépi composé de 9 membres de l'opposition. Il serait plus judicieux de faire recours au code électoral qui parle de majorité (5 membres) et de minorité ( 4 membres). Mais bon, celui qui est contre le parlement actuel choisira la loi qui l'arrange mieux.

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