Politique : L’And retourné à Valentin Houdé, un bonus sans importance
La paternité de l’Alliance
pour la démocratie et le développement (And) revient au questeur de la 7ème
législature de l’Assemblée nationale du Bénin, Valentin Aditi Houdé. Ainsi en a
décidé la Cour suprême cette semaine suite à un bras de fer qui oppose ce
dernier à l’ancien ministre de la rupture, Barnabé Dassigli. En effet, la
discorde a vu le jour lorsqu’il était question de donner sa parole à un
candidat lors des présidentielles béninoises de 2016. Houdé jurait pour le
candidat Sébastien Ajavon tandis que Dassigli n’avait d’yeux que pour Patrice
Talon. Une fois ce dernier élu président de la République, la voie des deux rivaux
vont à nouveau se croiser dans le cercle de la mouvance jusqu’à l’approche des
législatives d’avril 2019. Valentin Houdé prend son chemin pour former son
parti dénommé Dud, Dynamique unitaire pour la démocratie et le développement
refusant du fait d’intégrer l’un des blocs siamois de Talon où, de l’autre
côté, Barnabé Dassigli va atterrir avec le peu de bagages qu’il a pu ramasser
en provenance de l’And.
Valentin Houdé rétabli par la Cour suprême |
Faute du certificat de
conformité, le parti politique fondé par Houdé n’a pas réussi à présenter le
dossier de son parti pour aller aux législatives. Une situation qui raidit
davantage sa relation avec la mouvance du nouveau départ et qui, par contre, le
rapproche de l’opposition. Le dossier ‘‘paternité And’’ était encore sur la
table de la Cour suprême quand les élections législatives exclusives ont eu
lieu sans le nouveau parti de l’ancien questeur. Les hostilités finies, la Cour
statue et rend l’And à Houdé. Qu’en fera-t-il ? Quelle importance revêt ce
gain ?
L’And,
un bonus à la Dud ?
Le temps pressait, les
enjeux aussi. Il fallait participer aux législatives de 2019. Mais avec un
parti en querelle devant une haute instance judiciaire, une possible
participation avait une chance au chiffre 0. Il fallait donc décider et vite ;
rejoindre les partis jumeaux du chef de l’Etat ou sortir une nouvelle
stratégie. Valentin Aditi Houdé, président d’une aile de l’And fait l’option de
donner jour à un nouveau, dynamique unitaire pour la démocratie et le
développement (Dud) le 10 décembre 2018. Mais malgré cela, l’homme croise la
ruse et rate les flagrantes exclusives législatives. Bien avant, le président
de l’autre aile, Barnabé Dassigli s’est vu limogé par son patron chef de l’Etat,
Patrice Talon. La seconde peine, c’est de se voir déclaré non propriétaire de l’And,
mais plutôt son rival.
A bien observer le déroulement de toute cette situation, l’on pourrait affirmer qu’il s’agit de l’œuvre de la ruse et la rage. Et visiblement, l’objectif est atteint. Dassigli n’est plus père de l’And. Il n’est pas non plus ministre de la République et des soupçons de malversations pèsent sur lui. D’un autre côté, Valentin Houdé est président d’un nouveau parti et tout ce qui compte pour lui en ce moment, c’est d’obtenir les actes administratifs de sa nouvelle création. Ce gain de cause qu’il vient d’obtenir devant la Cour suprême est donc probablement un bonus sans importance et ce qui lui reste va être de prendre acte de la décision de la juridiction puis se concentrer sur l’avenir de sa Dud. L’on a voulu voir l’And disparaître de l’équipier politique national. Apparemment, c’est fait.
Clément WINSAVI, Clem’so
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