Business : Des esclavagistes au pays de Talon



Les intérêts économiques marocains au Bénin sont remarquables dans les secteurs des assurances, des banques et des communications électroniques à travers entre autres marques, Bank Of Africa (BOA Bénin), Banque Atlantique et  sa branche Assurances puis Moov Bénin.  Si de façon visible, ces groupes impressionnent par la taille et le branding de leurs siège et agences, ce qui s’y passe en terme de gestion de ressources humaines, de relations clients, de respect des engagements vis à vis des prestataires et de qualité des services est toute autre.

Comme une marque déposée du management marocain au Bénin, le népotisme, l’humiliation, le non payement des prestations demandées et obtenues avec satisfaction, le défaut de la qualité des services, le mauvais accueil de la clientèle et autres constituent le lot quotidien des employés, clients, prestataires et autres usagers ou partenaires de ces entreprises béninoises aux mains de groupes marocains.

L’exaspération a atteint, selon des témoignages, des proportions inquiétantes au sein des nationaux membres du personnel de Maroc Telecom exploitant au Bénin une licence de téléphonie mobile sous le nom de marque Moov Bénin. Au sein de ce personnel où les cadres et directeurs de nationalité béninoise ne porte que le nom de leur titre parce que régulièrement exclus des concertations devant aboutir aux décisions importantes sur la vie de la société, de plus en plus de voix se font entendre pour dénoncer le népotisme, la surexploitation et des actes d’humiliation. Plusieurs agents auraient même démissionné sans qu’il ne soit pourvu à leur remplacement. Leur masse de travail est généralement reportée sur les autres agents encore en place.  Ce qui frise aux yeux de plusieurs observateurs un esclavagisme dans un Benin pourtant dirigé par le Président Patrice Talon, chantre de la rupture.

Les clients et prestataires de la société ne sont pas non plus à l’abri de ces tares de la gouvernance des groupes marocains. Pour les uns, la qualité des services est en cause et pour les autres, les payements des prestations rendues sont l’exception.  Aux prestataires qui tentent de rappeler le respect des clauses et procédures régissant les délais de payement des factures qu’ils introduisent à Moov Bénin, il serait insidieusement indiqué la proximité présumée entre les dirigeants de la société et les hautes autorités béninoises voire le Président de la République qu’ils tiendraient comme couverture.

En plus de l’espérance que l’autorité de régulation des communications électroniques et de la poste (ARCEP) daigne faire vérifier auprès de cet opérateur le respect de son cahier de charges, il est à souhaiter que comme dans d’autres pays, le parlement entreprenne pourquoi pas, la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire aux fins d’établir ces faits et de recommander au pouvoir exécutif, la prise de mesures coercitives appropriées.

Par Alain L. Fidégnon

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