Bénin : Léhady Soglo et Sévérin Adjovi condamnés par la Criet



Ils sont deux hommes politiques béninois. Ils, ce sont Léhady Soglo, fils de l'ancien président du Bénin Nicéphore Dieudonné Soglo et ancien maire de la ville de Cotonou puis Sévérin Adjovi, lui aussi ancien maire de Ouidah. Les deux ont pris respectivement 10 ans de prison ferme et 7ans ferme à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Statuant en matière correctionnelle et par défaut, la Criet condamne Léhady Soglo à dix ans d’emprisonnement ferme dans une affaire dite de malversations financières à la mairie de Cotonou impliquant lui et une vingtaine d’autres prévenus, notamment des cadres de l’administration municipale. Léhady Soglo a été déclaré coupable des faits d’abus de fonction pendant qu'il était chef de l'hôtel de ville de Cotonou. En plus sa peine, il a été condamné à cinq millions F Cfa d’amende et au payement de la somme de 267,005 millions F Cfa comme  dommages-intérêts à l’Etat béninois.
Léhady SOGLO (à gauche) et Sévérin ADJOVI (à droite)

S'agissant de Sévérin Adjovi, il a été condamné à sept ans de prison par la cour pour des faits de fraudes fiscales, de blanchiment de capitaux et d’escroquerie et ce, dans une affaire opposant les sociétés Etisalat et Télécel Bénin ainsi que l’Etat béninois représenté par la direction générale des Impôts (Dgi) au prévenu. Au civil, la cour a condamné Sévérin Adjovi à payer aux sociétés Etisalat et Télécel Bénin, toutes deux parties civiles, à titre de dommages-intérêts respectivement la somme de 500 millions FCfa et 200 millions F Cfa. Il a été condamné à payer à l’Etat béninois représenté par la direction générale des Impôts (Dgi), également partie civile, la somme de 675 912 566 FCfa pour toutes causes de préjudices confondus. 

 De nouveaux opposants condamnés

La condamnation de Léhady Soglo et de Sévérin Adjovi vient remettre sur tapis tout le mal que l'on pense de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Les deux condamnés à dix et sept par cette juridiction sont deux opposants au régime de la rupture. Si Léhady Soglo a soutenu le challenger de Patrice Talon en 2016 lors des présidentielles, Sévérin Adjovi, lui, était d'une manière ou d'une autre son soutien lors de la même échéance électorale. Il a d'ailleurs fallu un a an après l'élection de Talon pour qu'en 2017, les déboires de l'ancien maire de Cotonou commencent afin de le contraindre en exil. Même si tous les faits qui sont reprochés à ces opposants politiques sont avérés, ce n'est pas du camp des soutiens du président de la République que les personnes impliquées dans des dossiers sales manquent. La Criet accentue trop ses condamnations sur les opposants politiques au régime Talon qu'on est amené à croire que la juridiction, tels que le pensent certains leaders de l'opposition au Bénin, est spécialement mise en place pour crucifier les voix discordantes. Il en est ainsi, si l'on se rappelle que cette cour a condamné Sébastien Ajavon à 20 de prison, Lionel Zinsou à 5 ans de prison, Komi Koutché à 20 ans de prison lui aussi, Valentin Djènontin à 2 ans et maintenant Léhady Soglo et Sévérin Adjovi à 10 et 7 ans de prison sans oublier plusieurs autres opposants qui, sont soit condamnés soit contraints en exil.

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