Entretien exclusif avec l’ancien international béninois, Mathieu Enguerran Edjékpan : « Ce que je n’ai pas pu donner à mon pays en tant que joueur, je vais le donner en tant qu’entraîneur et formateur »
L’ancien international béninois Mathieu Enguerran Edjékpan
garde toujours son amour pour sa Nation. L’homme au plus de quarante sélections
nationales est diplômé de l’entraîneur Uefa-B depuis une dizaine d’années. Entraîneur
et formateur dans des centres de formation en Europe surtout en Italie où il
vit depuis 20 ans, Mathieu Enguerran Edjékpan est propriétaire d’un centre de formation
dans son pays de résidence. Fortitudo grottaglie. L’international béninois
ne regrette pas ce qu’il a pu apporter à son pays lorsqu’il chaussait les
crampons et enfilait le maillot de l’équipe nationale pour défendre les
couleurs béninoises. Ce dernier espère apporter davantage au sport du Bénin
dans sa position actuelle. A l’en croire, il a débuté déjà une collaboration
avec les autorités du pays en du pays en charge du sport. Il en veut pour
exemple, les séances de formations qu’il a déjà livrées au Bénin sur invitation
de l’Association nationale des initiatives de formation en football (Anif-Football).
Ses débuts dans la lise en place de son centre de formation, le mode de fonctionnement
de Fortitudo Grottaglie et ses ambitions pour le Bénin sont racontées par l’homme.
Interview
Comment Avez-vous commencé ? Quelles
sont les difficultés que vous avez rencontrées ?
Ce n’était
pas facile de commencer, car être un noir et s’installer en Italie dans certaines
conditions n’est pas chose aisée. Mais j’ai bougé les lignes pour y arriver. Etre
un noir et avoir un centre de formation ici (Italie, ndlr) n’est pas facile et
ceux qui vivent en Europe savent de quoi je parle. Les parents aussi étaient réticents
d’envoyer leurs enfants au centre de formation d’un noir. Mais tout dépend de comment
nous-mêmes on se comporte, notre manière de faire et de voir les choses. Le début
était difficile, mais à l’arrivée, j’ai réussi à avoir la confiance de tous les
parents.
Comment fonctionnez-vous dans votre centre
de formation ?
Mon centre
de formation s’est focalisé sur la formation des jeunes, des petits de quatre
ans jusqu’à quinze ans. Jai la catégorie de 4 à 6 ans, la catégorie de 6 à 8
ans, celle de 8 à 10 ans, celle de 10 à 12 ans et 12 à 13 ans puis de 13 à 15
ans. J’ai donc toutes les catégories avec un effectif de 110 enfants. Je suis
heureux. Car le centre de formation est ma propriété et j’y emploie les blancs.
Les projets, c’est moi qui les porte. Je suis aussi content, parce que j’ai un staff
de jeunes et c’est moi-même qui les forme. Tous les entraineurs que j’ai sont
formés par moi-même et après ils s’en vont faire des stages pour à la fin
décrocher leurs diplômes. Notre centre a beaucoup d’initiatives. J’ai de
contacts avec beaucoup de grands joueurs et ces derniers viennent donner des enseignements,
des cours, diriger des entrainements. Moi-même je continue d’apprendre à leurs
côtés de même que mes entraineurs ainsi que mes joueurs. Nous tirons plusieurs choses de ces grands joueurs.
Avez-vous un projet pour votre pays ?
Je suis
très content de commencer par collaborer avec mon pays, le Bénin. C’est pour
moi un grand plaisir. Grand plaisir, parce qu’entend que footballeur j’ai fait beaucoup
de choses. J’ai été appelé plusieurs fois en sélection nationale, plus de quarante
sélections au niveau de toutes les catégories, cadets, juniors, espoirs et
seniors. Après tout cela, j’ai cessé d’aller en équipe nationale à cause d’un problème
de personne au sein de l’ancienne fédération. Et je me suis dit que ce que je n’ai
pas pu donner à mon pays en tant que joueur, je vais le donner en tant qu’entraîneur,
en tant que formateur. C’est pourquoi la fois dernière Anif-Football m’a
contacté pour me demander d’aller apporter ce que je fais en Europe au Bénin. C’était
pour enseigner la méthodologie de travail. Je me suis déjà rendu quatre à cinq
fois au pays pour donner des cours de perfectionnement aux entraineurs. Tout cela
est nécessaire de nos jours, puisque le football est maintenant moderne et il
dépend de beaucoup de choses qu’il faut absolument maîtriser. Aussi, le football
est une chaîne et il faut s’en occuper du bas jusqu’en haut. Il faut procéder
ainsi pour faire évoluer le football. C’est ce qu’on doit faire au pays. Il faut
absolument s’occuper des enfants de quatre ans jusqu’en première division et ce
n’est que comme cela que ça va marcher.
Je suis très content que Anif m’ait introduit
dans ce projet et je le suis aussi des formations que j’ai eues à donner au
pays. La fois passée, j’étais avec un grand monsieur qui a joué à la Juve et à
la Nation italienne. Je suis actuellement en contact avec l’entraineur des
portiers de ce pays qui sera avec moi au pays le moment venu. Je suis heureux
et fier de donner quelque chose à mon pays. Je suis en contact permanent avec monsieur
Adjovi Bocco. Je me rappelle, sa première sélection était aussi la mienne et j’étais
à l’époque le plus jeune joueur. On a gardé le contact et on s’entend bien. Ensemble,
nous allons voir ce qu’on peut faire. Moi je suis à 100% disponible pour mon
pays. J’attends seulement le feu vert pour qu’on fasse le travail pour notre
pays.
Un mot pour clore cette interview ?
Je suis
fier d’être béninois, fier de donner tout ce que je peux à mon pays. Je le fais
en Europe et je suis connu par beaucoup. J’attends impatiemment pour donner beaucoup
de choses à mon pays. Les gens m’ont connu lorsque j’étais allé pour donner des
formations. Ils ont pu mesurer le niveau d’apprentissage que je suis capable de
donner au Bénin. Je dis Vive le Bénin, Vive le football et Vive le sport.
Propos recueillis par Clément WINSAVI
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