Dignitaires, têtes couronnées, pasteurs, évêques et imams : Une lettre sensée de Julien Kandé Kansou à ces "leaders"
_*Lettre ouverte aux dignitaires, têtes couronnées, pasteurs, évêques et imams*_
Quand les temps sont plus sombres que dans les abîmes, les regards sont tournés vers les hommes qui incarnent la moralité, les valeurs et qui sont les gardiens des valeurs.
Au cœur de notre démocratie rendue possible par Monseigneur Isidore de Souza, aujourd'hui tachetée de sang, bâillonnée, où la honte l'humiliation, la haine, l'esclavage sont les pains de chaque jour, je tourne alors le regard vers vous.
Je sais que vous êtes les leaders d'opinion, chacun de vous a un public si large au point où son regard, sa sensibilité peuvent permettre à remonter la pente qui nous conduit directement vers la vallée de la mort.
Cette vallée qui se creuse avec des lois exclusives. Les dirigeants de notre pays, nous parle du parrainage qui se fait ailleurs. Mais ce qu'ils oublient, ou du moins ce qu'ils refusent de dire, ce n'est pas avec une assemblée exclusive et des maires désignés, qu'on fait le parrainage.
La Cena s'obstine à parler de l'anonymat, quand un lion broute les herbes, on n'en rit pas, on pleure. Cette CENA discréditée pour avoir trouvé des fautes mineures, cette institution qui a accepté qu'on continue les élections législatives malgré l'exclusion avec toutes ses conséquences ? Je ne crois pas en cette institution à l'ère de la rupture. Je pense que vous n'êtes pas assez dupes pour accepter la forfaiture.
Nous avons vu des partis politiques ridicules à la limite qui font des communications désuètes pour accepter le parrainage.
Sieurs les notables, les valeurs de notre République. Qu'il vous souvienne, dans de pareilles circonstances, il y a de cela 30 ans, avant ma naissance, les religieux ont pris leur responsabilité.
Ils n'ont pas sacrifié le destin de ces jeunes innocents. Je vous invite à prendre la mesure des choses, d'imposer votre véto.
Nous avons besoin d'une nouvelle assise, d'une nouvelle conférence et nous avons les moyens d'y arriver. Le contraire serait de cacher sa nudité à la douche en voulant prendre le bain.
Je le dis sans aucun doute car, quand le fichier électoral est contrôlé par le pouvoir en place, quand l'assemblée est dans sa main, quand la CENA est une CENA des fautes mineures, quand l'armée qui est censée protéger les citoyens est appelée à tirer sur les paisibles citoyens, on ne peut que s'assoir pour discuter de nos problèmes et d'en trouver des solutions.
La fin d'un mandat n'est pas la fin de la vie, on a vu le président Kérékou qui est parti et est revenu pour deux mandats consécutifs. Les dirigeants actuels doivent aller à son école. Mais hélas, sa résidence est démolie, on ne peut que prier pour eux afin qu'ils retrouvent la lumière.
Je vous invite à prendre le taureau par les cornes et qu'ensemble, nous allons construire notre pays. Que les exilés reviennent au pays, qu'on organise à nouveau le climat politique. Source de paix, de stabilité économique, politique et sanitaire.
Le poète engagé vous invite à être engagés sur le chemin qui mène aux élections apaisées, inclusives, transparentes. Le contraire, vous n'auriez pas rendu service à la nation.
Quand les politiciens n'arrivent pas à s'entendre, quand ils n'arrivent à faire des concessions, les têtes couronnées, les religieux sont les derniers recours.
Julien Kandé Kansou, le 11 octobre 2020, 00h00
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