Bénin/Politique : Les avertissements de Valentin Djènontin-Agossou à Patrice Talon

 


Tout est manipulation dans la gestion du pays et des lois de la République depuis avril 2016 que Patrice Talon a pris les rênes du Bénin. C'est l'essentiel à retenir de la déclaration faite hier par le premier vice-président de la Coalition s'engager pour le Bénin, Valentin Djènontin-Agossou. Contraint en exil par le régime Talon, l'ancien ministre de la justice et député sous le régime précédent a procédé à une analyse minutieuse du "plan machiavélique" de Patrice Talon et avertit sur le dénouement que ce dernier prévoit. Sans doute, prévient l'ancien ministre, Patrice Talon joue tout pour rester au pouvoir à travers un coup d'Etat institutionnel.


Mais il n'en sera pas le cas, rassure l'homme qui reste convaincu que le peuple souverain du Bénin tellement attaché à sa Constitution du 11 décembre 1990 va couper les ailes au cher de l'État s'il s'entête à voler une seule minute de plus à la fin de son mandat. 

Valentin DEJÈNONTIN-AGOSSOU, 1er vice-président de la Coalition s'Engager pour le Bénin, ancien ministre et ancien député en exil


LIRE L'INTÉGRALITÉ DE SA DÉCLARATION



L’ELECTION PRESIDENTIELLE DU 11 AVRIL 2021 NE DOIT PAS AVOIR LIEU


Béninoises, béninois !

Chers compatriotes !


En ce jour mémorable du 02 décembre 2020, j’ai choisi de m’adresser à vous pour vous révéler les anguilles sous roche de la présidentielle de 2021.

02 décembre 1990 – 02 décembre 2020, il y a trente ans (30), le peuple béninois a adopté par référendum la constitution de 1990, sa constitution, la seule encore en vigueur.

Le 06 avril 2016, le Président Patrice TALON, conformément aux dispositions de l’article 53 de la Loi N°90-32 du 11 décembre 1990 portant constitution de la République du Bénin, a prêté serment en jurant de respecter et de défendre la constitution que le Peuple béninois s’est librement donné. En effet, la constitution du 11-12-1990 a été adopté par Référendum du peuple béninois le 02-12-1990.

Aucune autre constitution jusqu’à ce jour ne porte les empreintes du peuple souverain du Bénin.

Malheureusement, depuis le 06 avril 2016, nous assistons à une dégradation continue de la situation socio-politique et économique du Bénin en raison de la gouvernance du pouvoir de la rupture.

En effet, force est de constater que le régime dit de la rupture se caractérise entre autres par :

- La violation répétée de la constitution et le refus de tenir compte du consensus érigé en valeur constitutionnelle dans le vote des lois et la mise en place des institutions de la République ;


- La multiplication et le vote de lois scélérates, cyniques et abjectes par le parlement aux ordres ;


- La mise sous boisseau systématique des libertés démocratiques par la restriction de la liberté d’expression, de presse, d’associations et de manifestations ;


- L’acharnement contre les opposants par le biais d’un simulacre de lutte contre la corruption en les contraignant à l’exil ;


- L’arrestation et l’emprisonnement arbitraires de nombreux opposants pour leurs opinions politiques ;


- L’assujettissement du pouvoir judiciaire à l’exécutif avec pour conséquence le développement des conflits d’intérêts au sommet de l’Etat, la condamnation arbitraire des opposants par une cour d’exception (Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme) ;


- La vassalisation des institutions de contre-pouvoirs (Assemblée Nationale, Cour Constitutionnelle, Cour Suprême, Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, Conseil Economique et Social, Commission Electorale Nationale Autonome.)

Ce tableau sombre est devenu lugubre avec l’organisation des élections législatives exclusives du 28 avril 2019 par lesquelles le Chef de l’Etat a nommé ses 83 commis appelés députés de la 8è législature. Par cet acte, Monsieur Patrice TALON a clairement affiché sa volonté d’instaurer définitivement dans notre pays une dictature.

Les députés ainsi nommés dans le sang des béninois ont été installés au milieu des chars et engins de guerre tournés vers le peuple qu’ils sont censés curieusement représenter.

Ce parlement de sang accomplit avec zèle son œuvre de démolition de l’édifice démocratique béninois par le vote d’une constitution Talon, d’un code électoral d’exclusion et d’une charte des partis politiques déconnectée des réalités socio-politiques du Bénin.

Ce cocktail de lois constitue le socle du plan machiavélique concocté par Talon et ses affidés pour faire basculer le Bénin dans la violence en 2021 avec des conséquences imprévisibles de tout point de vue.

Malgré le vote d’un nouveau code aux lendemains des législatives (Loi N° 2019-43 du 15 novembre 2019) pour mieux contrôler les élections communales de 2020, le régime Talon ne s’est pas empêché de recourir encore à l’Assemblée Nationale en pleine installation des conseils communaux et des maires pour le vote d’une nouvelle loi qui ordonne la désignation des maires au lieu de leur élection par leurs pairs conseillers communaux ou municipaux. (Loi N°2020-13 du 04 juin 2020 portant interprétation et complétant la Loi N°2019-43 du 15 novembre 2019 portant code électoral.)

Cette modification du code électoral en plein processus électoral viole violemment et intégralement le protocole A/SP1/12/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance additionnel au Protocole relatif au mécanisme de préventions, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité.


Pourquoi l’élection présidentielle du 11 avril 2021 ne doit-elle pas avoir lieu ?


I- LE MANDAT CONSTITUTIONNEL DE CINQ ANS DU PRESIDENT TALON FINIT LE 05 AVRIL 2021.

Le mandat constitutionnel du Président Patrice Talon débuté le 06 avril 2016 après serment est de cinq ans et finit le 05 avril 2021 à minuit.

Le Bénin s’apprête à vivre en 2021 le premier coup d’Etat constitutionnel et institutionnel de son histoire démocratique depuis 1990.

L’auteur et l’instigateur de ce coup de force a pour nom Patrice Talon, initiateur et promoteur de la constitution du 07 novembre 2019 avec bras opérationnels Sévérin Maxime Quenum, Joseph Djogbénou, Olivier Bocco, Johanès Dagnon, les membres du Gouvernement, les 83 commis à l’Assemblée Nationale, les membres de la Cour Constitutionnelle appuyés par les autorités policières, militaires et les présidents des institutions de la République.

Pour la clarté de la compréhension et pour lever toute équivoque, je reproduis ici l’intégralité de la décision de la Cour Constitutionnelle relative à la proclamation définitive des résultats du second tour de l’élection présidentielle de 2016.


La Cour constitutionnelle,

VU la loi n° 90-032 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin ;

VU la loi n° 91-009 du 04 mars 1991 portant loi organique sur la Cour constitutionnelle modifiée par la loi du 31 mai 2001 ;

VU la loi n° 2013-06 du 25 novembre 2013 portant Code électoral en République du Bénin ;

VU le décret n° 2014-118 du 17 février 2014 portant attributions, organisation et fonctionnement du secrétariat général de la Cour constitutionnelle ;

VU le règlement intérieur de la Cour constitutionnelle ;

VU la proclamation provisoire du 13 mars 2016 des résultats du premier tour de l’élection présidentielle du 06 mars 2016 ;

VU le décret n° 2016-126 du 14 mars 2016 portant convocation du corps électoral pour le second tour de l’élection présidentielle ;

VU la proclamation provisoire, le 25 mars 2016, des résultats de l’élection présidentielle du 20 mars 2016 ;

Considérant qu’aucune contestation relative à la régularité des opérations électorales n’a été déposée au greffe de la Cour par l’un des candidats dans les cinq jours de la proclamation provisoire comme le prescrit l’article 49 alinéa 3 de la Constitution ;

En conséquence :

Article 1er.- Proclame définitivement élu président de la République Monsieur Patrice Athanase Guillaume Talon.

Article 2.- Dit que conformément à l’article 47 alinéa 2 de la Constitution et au serment prêté le 06 avril 2011, le mandat du président de la République en exercice expire le 05 avril 2016 à minuit et qu’en application de l’article 52 de la Constitution, il est tenu de faire sur l’honneur une déclaration écrite de tous ses biens et patrimoine adressée à la Chambre des Comptes de la Cour suprême.

Article 3.- Dit que le mandat de monsieur Patrice Athanase Guillaume TALON, élu président de la République, prend effet pour compter du 06 avril 2016 à 00 heure.

Article 4.- Dit qu’avant son entrée en fonction, monsieur Patrice Athanase Guillaume Talon doit prêter le serment prévu à l’article 53 de la Constitution.

Article 5.- Dit enfin que, conformément à l’article 52 alinéa 2 de la Constitution, monsieur Patrice Athanase Guillaume Talon est tenu, lors de son entrée en fonction, et à la fin de celle-ci, de faire sur l’honneur une déclaration écrite de tous ses biens et patrimoine adressée à la Chambre des Comptes de la Cour suprême.

Article 6.- La présente proclamation sera notifiée à monsieur Patrice Athanase Guillaume Talon, à Monsieur le président de la République, à monsieur le président de l’Assemblée nationale, à monsieur le président de la Commission électorale nationale autonome (Céna) et publiée au Journal officiel.


Ont siégé à Cotonou, le trente mars deux mille seize


Messieurs Théodore HOLO Président

Zimé Yérima KORA-YAROU Vice-président

Simplice C. DATO Membre

Bernard D. DEGBOE Membre

Madame Marcelline-C. GBEHA.AFOUDA Membre

Monsieur Akibou IBRAHIM G. Membre

Madame Lamatou NASSIRI Membre.


Après cette proclamation définitive des résultats du second tour de l’élection présidentielle de 2016 déclarant Monsieur Patrice Talon élu Président de la République du Bénin, celui-ci doit prêter serment.

Le mercredi 06 avril 2016 à 11H45, après lecture de la proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle du 20 mars 2016, le Président de la République, Patrice Athanase Guillaume TALON a prêté serment.

Au stade Charles de Gaulle de Porto Novo en présence des membres des institutions de la République notamment la Cour Constitutionnelle, l’Assemblée Nationale et la Cour Suprême, le Président a prêté le serment constitutionnel conformément à l’article 53 de la Constitution béninoise qui prescrit qu’avant son entrée en fonction, le Président de la République prête un serment. Main droite levée et les yeux fixés sur le regard du Président Théodore HOLO, le  Président de la République prononce le serment dont voici la teneur :


 « Devant Dieu, les Mânes des Ancêtres, la Nation et devant le Peuple béninois, seul détenteur de la souveraineté ;

Nous Patrice Athanase Guillaume Talon, président de la République, élu conformément aux lois de la République jurons solennellement :

• de respecter et de défendre la Constitution que le Peuple béninois s’est librement donnée ;

• de remplir loyalement les hautes fonctions que la Nation nous a confiées ;

• de ne nous laisser guider que par l’intérêt général et le respect des droits de la personne humaine, de consacrer toutes nos forces à la recherche et à la promotion du bien commun, de la paix et de l’unité nationale ;

• de préserver l’intégrité du territoire national ;

• de nous conduire partout en fidèle et loyal serviteur du peuple.

En cas de parjure, que nous subissions les rigueurs de la loi ».


Le serment est reçu par le président de la Cour constitutionnelle devant l’Assemblée nationale et la Cour suprême.

Il faut souligner par ailleurs que les dispositions de l’article 42 de la constitution du 11-12-1990 sont claires sur la durée du mandat présidentiel. Si Talon passe outre, il sera traduit un jour devant les instances judiciaires appropriées pour parjure.

« Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans. ….. »

Voilà qui est clair.

06 Avril 2016 – 05 Avril 2021, Talon aura fait les cinq ans constitutionnels pour passer service au nouveau président élu.

A compter du 06 avril 2021, Talon au pouvoir se retrouvera illégitime et subira les rigueurs de la loi et du peuple souverain qui ne le reconnaîtra plus comme son Président de la République.


Quelles sont les nouvelles dispositions de la constitution Talon de 2019 et du code électoral tripatouillés ?

Les articles 153 et 157 de la Loi N° 2019-40 du 07 Novembre 2019 portant révision de la Loi N° 90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin sont le siège du coup d’Etat en perspective.

Article 153-3 : « L’élection du Président de la République est organisée le deuxième dimanche du mois d’avril de l’année électorale.

Un second tour du scrutin est organisé, le cas échéant, le deuxième dimanche du mois de mai.

En aucun cas, l’élection du Président de la République ne peut être organisée simultanément avec les élections législatives et les élections communales.

Dans tous les cas, le Président de la République élu entre en fonction et prête serment le quatrième dimanche du mois de mai. »

L’article 131 de la Loi N° 2019-43 du 15 novembre 2019 portant Code électoral en République du Bénin dispose : « Le président de la République élu entre en fonction et prête serment le quatrième dimanche du mois de mai de l’année électorale.

Le vice-président élu entre en fonction au même moment que le président de la République élu. »

Il ressort clairement des dispositions des articles sus cités, que dans le cadre de l’élection présidentielle de 2021, le processus se déroulera suivant le calendrier ci-après :

Date du premier tour : dimanche 11 avril 2021

Date du second tour : dimanche 09 mai 2021

Date de prestation de serment et d’entrée en fonction du président élu : 30 mai 2021.

Il se dégage de ces dispositions un coup d’Etat constitutionnel et un vaste complot ourdi contre le peuple béninois, seul détenteur de la souveraineté nationale.

Par ces manigances, Patrice Talon, non seulement se permet de modifier unilatéralement la constitution du Bénin avec les dates d’organisation de l’élection présidentielle et de l’installation du nouveau président de la République mais encore, il s’octroie une rallonge d’environ deux mois (54 jours) de son mandat constitutionnel en cours qui prendra fin le 05 avril 2021 à minuit.

Ce hold-up est subrepticement mentionné dans l’article 157-3 de la constitution de Talon du 07 novembre 2019 qui dispose que « Les dispositions nouvelles concernant l’élection et le mandat du président de la République entrent en vigueur à l’occasion de l’élection du président de la République en 2021.

Le mandat du président de la République en exercice s’achève à la date de prestation du président de la République élu en 2021, à 00 H. » 

Lorsqu’on sait que la constitution de 2019 est l’œuvre du président Talon avec son clan et que le président en exercice qui doit passer service en 2021 s’appelle Patrice Talon, il n’est pas exagéré d’affirmer que le Bénin est actuellement dirigé par des manipulateurs et de véritables délinquants au vrai sens du terme juridique, sinon comment comprendre qu’un président élu, qui a prêté serment le 06 avril 2016 pour cinq ans (qui finit le 05 avril 2021), puisse s’octroyer deux mois de bonus illégitimement ; car la date de prestation de serment du nouveau président élu suivant la constitution privée de Talon est le 30 mai 2021 !

Avec ce développement que je viens de faire, les sceptiques qui continuent de croire que l’éviction de l’opposition des élections législatives de 2019 n’était pas un acte volontaire et prémédité de Talon pour s’offrir un parlement moutonnier qui va lui voter des lois dont ils ignorent eux-mêmes le sens et les objectifs, doivent se rendre à l’évidence de la dangerosité et de l’animosité de l’homme à la tête de notre Etat.

Cette bande de mafieux prend tout le peuple béninois pour des imbéciles et des demeurés, incapables d’analyse comme eux logés au désert de compétence, sinon comment comprendre ce traitement discriminatoire dans la même constitution et le même article entre le président de la République en exercice et les députés ?

Article 157-3 alinéa 4 : « Les nouvelles dispositions régissant l’élection et le mandat des députés entrent en vigueur à l’occasion des élections législatives de 2023. »

Pourquoi ces mêmes dispositions concernant l’élection présidentielle ne peuvent-elles pas entrer en vigueur à l’occasion de l’élection présidentielle de 2026 ?

A quelle logique répond la rallonge illégitime et illégale de deux mois du mandat de Talon en cours ?

Quel préjudice cela va -t-il causer aux prétendues élections générales de 2026 ?

En se plaçant lui-même dans une situation illégitime à compter du 06 avril 2016, toutes les forces vives de la Nation doivent l’aider à se dégager afin de préserver la paix chèrement acquise par le peuple en 1990.

Ce coup d’Etat constitutionnel et institutionnel ne se passera pas au Bénin.

En tout état de cause, si le 06 Avril 2021 un nouveau président de la République élu ne prête pas serment, l’article 50 de la Constitution du 11 décembre 1990 doit être activé.

Article 50.

En cas de vacance de la présidence de la République par décès, démission ou empêchement définitif, l'Assemblée nationale se réunit pour statuer sur le cas à la majorité absolue de ses membres. Le président de l'Assemblée nationale saisit la Cour constitutionnelle qui constate et déclare la vacance de la présidence de la République.

Les fonctions de président de la République, à l'exception de celles mentionnées aux articles 54 alinéa 3, 58, 60, 101 et 154 sont provisoirement exercées par le président de l'Assemblée nationale.

L'élection du nouveau président de la République a lieu trente jours au moins et quarante jours au plus après la déclaration du caractère définitif de la vacance.

En cas de mise en accusation du président de la République devant la Haute Cour de justice, son intérim est assuré par le président de la Cour Constitutionnelle qui exerce toutes les fonctions de président de la République à l'exception de celles mentionnées aux articles 54 alinéa 3, 58, 60, 101 et 154.

En cas d'absence du territoire, de maladie et de congé du président de la République, son intérim est assuré par un membre du Gouvernement qu'il aura désigné et dans la limite des pouvoirs qu'il lui aura délégués.


II- LE PARRAINAGE : TRIPATOUILLAGE DE LA CONSTITUTION ET DU CODE ELECTORAL.

Le gros cadeau du Président Talon au peuple béninois, c’est de lui avoir volé son droit citoyen de désigner par lui-même librement ses dirigeants.

L’exclusion permanente de l’opposition des consultations électorales est la palme d’or du Président Talon depuis son avènement à la tête du pays.

Le Président Talon qui s’est déclaré compétiteur né n’en est pas un et ne l’a jamais été même dans les affaires dont il est l’homme (marchés publics).

Hormis les lois liberticides, scélérates, fascistes, cyniques sous ce régime, le coup fatal à la démolition de l’édifice démocratique hérité de la conférence nationale a été asséné au peuple souverain lors des élections législatives de 2019 avec l’exclusion de l’opposition par l’introduction du fameux certificat de conformité (Décision EL 19-001 du 1er Février 2019).

En effet, le Président Talon, avec le concours des présidents d’institutions de la République s’est octroyé 83 commis députés dans un braquage électoral pour favoriser ses pseudo réformes institutionnelles et politiques afin de le conduire sans concurrence électorale à la magistrature suprême en 2021.

Ainsi, la révision répétée de la charte des partis politiques, du code électoral et de la constitution a été entamée pour placer le Bénin dans un Etat de loi au lieu d’un Etat de droit qu’il fut.

L’Assemblée Nationale étant l’institution qui participe avec le Président de la République à la désignation des membres des autres institutions de la République en respectant la configuration politique de l’institution parlementaire (mouvance – opposition), ces institutions sont devenues du coup toutes monocolores du fait que l’Assemblée Nationale est sans opposition. Les institutions de la République sont toutes vassalisées et répondent aux doigts et à l’œil de l’exécutif.

L’Assemblée illégitime de sang, conformément à son cahier de charges, a procédé à la révision opportuniste de la constitution du 11 décembre 1990.

Par Loi N° 2019-40 du 07 novembre 2019, la 8è législature de l’Assemblée Nationale a révisé la Loi N° 90-32 du 11 décembre 1990 portant constitution de la République du Bénin.

Cette constitution de Talon qui a introduit une nouvelle République non assumée (article 2) a malicieusement introduit des articles crisogènes, criminels, un système d’exclusion pour détricoter les acquis démocratiques au Bénin.

La lecture croisée de quelques articles de la constitution privée de Talon et du code électoral permet de mettre en évidence la gravité de ce que préparent Patrice Talon et son régime contre les béninois : un lendemain incertain en Avril 2021 avec de fâcheuses conséquences imprévisibles.

Article 44 nouveau (constitution Talon), 10è tiret : « Nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République ou de vice-président de la République s’il n’est dûment parrainé par des élus dans les conditions et suivant les modalités fixées par la loi. » 

Cet article qui institue le système de parrainage à l’élection présidentielle en République du Bénin est complété par les dispositions des articles 41 et 132 du code électoral :

L’article 41 relatif à la déclaration de candidature à l’élection du président de la République fixe au nombre des pièces constitutives du dossier, les fiches de parrainage. « Les parrainages recueillis sur les formulaires nominatifs mis à la disposition des élus concernés par la CENA pour les candidats à l’élection du président de la République. »

L’article 132, 8è tiret :  Nul ne peut être candidat aux fonctions du président de la République ou du vice-président de la République s’il « n’est dûment parrainé par un nombre de députés et/ou de maires correspondant à au moins 10% de l’ensemble des députés et des maires. »

Ce parrainage ainsi institué par des députés de sang illégitimes de la 8è législature dans la constitution et le code électoral est non seulement aussi illégitime qu’eux-mêmes, mais surtout porteur du germe d’exclusion patent et attentatoire à la paix sociale.

En effet :

 D’abord, cette exclusion est préméditée et planifiée depuis de longue date par le président Talon pour s’ouvrir un boulevard à sa réélection sans concurrence. L’opposition a été exclue à volonté des législatives pour qu’il se donne les 83 députés à ses ordres.

Par quelle alchimie, cette opposition pourra -t-elle raisonnablement se faire parrainer pour participer à l’élection présidentielle de 2021 ?


Le président Talon a les 83 députés sur 83 à l’Assemblée Nationale.

 Ensuite, avec une charte des partis politiques qui se révise à volonté avec la surpuissance du Ministre de l’intérieur, qui sur ordre du président Talon donne le récépissé à qui il veut, aucun parti d’opposition n’a pris part aux élections communales d’avril 2020 et par conséquent, aucun parti politique d’opposition n’a de maire élu ou désigné en République du Bénin.

Avec l’introduction du critère de 10% de votants au plan national, même les partis PRD et UDBN qui se donnent un peu d’air de liberté ont été écartés de l’attribution des sièges de conseillers malgré leur popularité dans leur fief respectif lors de ces élections de proximité.

 La décentralisation vient ainsi d’être conjuguée au passé avec le régime Talon.

Le recours à l’Assemblée Nationale en pleine installation des maires et conseils communaux ou municipaux pour le vote d’une loi dite interprétative pour pouvoir désigner les maires soumis au lieu de leur élection par leurs pairs disqualifie totalement ces élus tout comme les députés qui n’ont aucune légitimité pour parrainer valablement un quelconque candidat à l’élection présidentielle.

Mieux, la disqualification de ces maires nommés va au-delà même de la loi interprétative. C’est même l’élection qui leur confère le titre de conseiller qui est irrégulière, illégale en raison de la décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui a enjoint au Gouvernement de ne pas organiser les communales de 2020 sans les partis d’opposition. Donc, à l’illégalité interne de ces élus, s’est ajoutée une illégalité régionale sans opiner sur leur illégitimité évidente.

Dès lors, tout candidat à l’élection présidentielle de 2021 parrainé par l’un quelconque de ces députés ou maires porte en lui-même une illégitimité originelle.

Enfin de compte, le Président Talon s’est encore arraché aux lendemains des communales d’Avril 2020 les 77 maires de commune sur 77 avec ses trois partis politiques.

Ici aussi, l’opposition ne dispose d’aucun maire pour parrainer ses candidats à l’élection présidentielle.

Au total, le Président Talon a à lui seul les 83 députés et les 77 maires, donc les 160 élus, potentiels parrains.

Avec la soumission totale et la vassalisation complète de toutes les institutions de la République depuis bientôt cinq ans, aucun député, aucun maire ne peut parrainer un candidat à l’élection présidentielle de 2021 sans l’onction du président Talon.

Tout autre thèse et tous les subterfuges développés par-ci, par-là ne sont que de la manipulation psychologique du peuple et pour endormir l’opinion nationale et internationale très informées des pratiques odieuses du régime de Talon.


III- LA PYROMANIE ET LA VACUITE DU POSTE DE VICE-PRESIDENT.


L’article 41 nouveau de la Loi N° 2019-40 du 07 novembre 2019 portant révision de la Loi N° 90-32 du 11 décembre 1990 portant constitution de la République du Bénin a curieusement et avec ruse inventé un poste de vice-président. « ….. Un vice-président de la République assure la vacance de la présidence de la République dans les conditions fixées à l’article 50 de la présente constitution. »

Ce poste de vice-président est le concentré de tout le machiavélisme, le cynisme des gouvernants de la rupture qui se complaisent dans des compromissions lucifériennes attentatoires à la paix sociale.


Article 50 nouveau : « En cas de vacance de la présidence de la République par décès, démission ou empêchement définitif, l’Assemblée nationale se réunit pour statuer sur le cas à la majorité absolue de ses membres. Le président de l’Assemblée nationale saisit la Cour constitutionnelle qui constate et déclare la vacance de la présidence de la République. Les fonctions de président de la République sont exercées par le vice-président de la République pour le reste de la durée du mandat en cours. Il prête immédiatement le serment prévu à l’article 53 de la Constitution.

Il désigne au plus tard quarante-huit (48) heures après la prestation de serment, et après avis consultatif du Bureau de l’Assemblée nationale, un nouveau vice-président de la République conformément aux dispositions de l’article 44, excepté celle relative au parrainage. »

Peuple béninois, intellectuels, universitaires, juristes, journalistes, fonctionnaires, ouvriers, artisans, agriculteurs, vendeurs, vendeuses, femmes de marché, conducteurs, activistes des droits de l’homme, membres de la société civile, responsables de confessions religieuses, de culte, chefs traditionnels, notables, ……


Est-ce que vous comprenez ce que je comprends ?


En cas de vacance de la présidence de la République par décès (naturel ou criminel), démission (volontaire ou suscitée) ou empêchement définitif (cas de force majeure, envoûtement, empoisonnement lent), le vice-président qui avait été élu avec le président de la République en duo (Article 43 nouveau), mais qui est devenu président de la République après vacance de poste,  peut simplement à lui seul désigner un nouveau vice-président de la République , après simple avis consultatif du Bureau de l’Assemblée Nationale (vassalisée) et sans condition de parrainage.

Autrement dit, un vice-président, qui pourrait devenir président de la République en cas de vacance de la présidence de la République, pourrait être désigné par un seul citoyen, fut-il devenu président de la République, et sans contrainte cette fois-ci de parrainage.

Un seul citoyen peut ainsi par acrobatie se substituer à tout un peuple pour lui désigner et imposer un président de la République !

A quoi sert finalement l’élection présidentielle en République du Bénin avec la constitution Talon du 07 novembre 2019 ?

 Quelle est l’utilité finale du système de parrainage si chemin faisant, on pourrait s’en passer pour désigner un vice-président qui pourrait devenir président de la République ?


Chers compatriotes, comprenez-vous aisément avec moi que le système de parrainage n’est qu’un simple moyen ponctuel d’exclusion de l’opposition politique de l’élection présidentielle de 2021 et un guet-apens en vue d’ériger en République du Bénin une dynastie pour des décennies ?


Monsieur le Président Patrice Talon, je comprends davantage les raisons pour lesquelles vous avez tout manigancé pour empêcher le retour des députés de l’opposition de la 7è législature à l’Assemblée nationale ! Vous avez peur que nous continuons à dénicher comme par le passé les pièges enfouis dans la constitution et autres textes de lois pour le malheur du peuple béninois et en empêcher leur vote.

Plaise au ciel, cette dynastie n’aura pas droit de cité au Bénin !


Je voudrais ici, solennellement appeler les Ministres Abdoulaye BIO TCHANE et Sacca LAFIA ; l’honorable Robert GBIAN à ne pas tomber dans ce gros piège en se prêtant au jeu de M. Patrice TALON qui veut juste instrumentaliser une personnalité politique du Nord Bénin pour assouvir son désir d’instaurer une dynastie ou une monarchie par le truchement du poste de vice-président de la République.  Evitez cette compromission. Le cas échéant, vous allez le regretter tout le reste de votre vie puisque vos concitoyens ne vous le pardonneront pas.

Aucun cadre du nord élu sur le ticket présidentiel aux côtés de Patrice TALON ne fera plus de six mois après la prestation de serment dans cette fonction tant que Talon est dans la position du Président de la République parce que ce cadre n’est pas de la lignée de la monarchie ou de la dynastie du clan Talon.

Pour la préservation de l’unité nationale, je ne dirai pas plus sur ce que savent peut-être BIO TCHANE, LAFIA, GBIAN et d’autres.

J’aurai eu au moins en son temps le privilège de vous avoir prévenus plus tôt dans ce plan de déstabilisation de la République, de l’attentat à la paix et à l’unité nationale que prépare M. Patrice Talon.


Au-delà de l’intention inavouée d’instaurer une dynastie au Bénin, la constitution Talon du 07 novembre 2019 est une poudrière.


L’article 45 nouveau alinéa 6 et 7 : « Sont déclarés élus au second tour aux fonctions de président de la République et de vice-président de la République, les candidats du duo ayant recueilli le plus grand nombre de voix.

Les candidats d’un duo resté seul en lice au second tour par suite de désistements, d’empêchements ou de décès de candidats sont proclamés élus aux fonctions de président de la République et de vice-président de la République. » 

L’article 130 alinéa dernier du code électoral de reprendre sournoisement : « Les candidats d’un duo resté seul en lice au second tour par suite de désistements, d’empêchements ou de décès de candidats sont proclamés élus aux fonctions de président de la République et de vice-président de la République. »

En termes clairs, il se profile à l’horizon la confiscation du pouvoir d’Etat, l’imposition d’un chef d’Etat non ou mal élu dès le premier tour en 2021. 

Une disqualification orchestrée, des démissions suscitées, des manipulations diligentées, des assassinats commandités sont les modalités pratiques du funeste plan en préparation au laboratoire de l’enfer.

Au regard de la moralité peu recommandable des princes de la rupture, pour qui, tuer à balles réelles des citoyens pour un oui ou un non avec confiscation des corps est un acte banal ; déclarer dame Prudence AMOUSSOU tuée fusillée dans le dos au vu et au su du monde entier, morte du paludisme avec certificat médical signé d’un médecin, professeur assermenté ; tenter d’empoisonner un président de la République en exercice avec corruption de tout son entourage immédiat est chose normale pour préserver ses intérêts vachement matériels ; exiler et condamner des partenaires politiques occasionnels à vingt ans d’emprisonnement ferme pour des faits non constitués devient un jeu; enlever, assassiner, empoisonner clandestinement des opposants politiques, des rivaux économiques ou amis encombrants, des policiers, gendarmes, militaires, envoûter une masse d’individus, devient une norme de gouvernance ; allez-vous croire que ces dispositions sont introduites par hasard dans la constitution votée nuitamment à l’insu de tout le monde et promulguée en 48 heures avec le code électoral?

 Certainement non. Tout cela procède d’un plan bien  élaboré et mis en orchestration avec distribution de rôles que l’on déroule pour l’atteinte des objectifs fixés à savoir la mise sous sac de l’économie de tout un pays et l’asservissement de tout un peuple. 

Il est clair que nous nous acheminons avec ce plan diabolique à la nomination du président de la République en 2021 sous le couvert d’un maquillage d’élection, après la nomination des députés en 2019 et celle des maires en 2020 sans le suffrage du peuple souverain pour la confiscation du pouvoir d’Etat.

J’attire solennellement l’attention du peuple béninois en général, de la classe politique béninoise en particulier, des militaires, des policiers, des présidents d’institutions, des responsables de confessions religieuses, des notables, des têtes couronnées, des intellectuels, des universitaires, des magistrats, des avocats, des autres corps de la justice et particulièrement ceux qui font le jeu de Patrice Talon à visage découvert ou par hypocrisie, que leur propre vie se trouve également en danger en raison des pratiques occultes, des envoûtements, des assassinats, des enlèvements, des empoisonnements planifiés qui vont s’exécuter avant, pendant et après l’élection présidentielle de 2021 si Talon ou l’un de ses proches gagnait ladite élection. La fortification du règne de la dictature, de la terreur pour l’épanouissement de la dynastie qui prendra corps à partir de 2021 est à ce prix.

Pour clore ce chapitre, il est utile de se demander l’utilité du poste de vice-président dans l’arsenal juridique béninois manipulé sous Talon.

Pour répondre à cette préoccupation, nous nous servirons simplement des dispositions  de la constitution privée de Talon.

L’instauration du poste de vice-président ne procède que de la volonté hideuse de confiscation du pouvoir d’Etat par l’orchestration d’une manipulation des lois et textes de la République taillés sur mesure et de la psychologie du peuple ; sinon ce poste est d’une vacuité sans précédent au regard des attributions de ce dernier dans la constitution.

Non seulement que c’est un poste budgétivore, mais il est aussi source potentielle d’éventuelles guerres fratricides aux lendemains incertains.

Les dispositions de la constitution Talon du 07 novembre 2019 prouvent à suffisance que ce poste ne sert à rien.

La suppléance du président de la République en cas de vacance de poste est intelligemment et juridiquement prévue dans la constitution du 11-12-1990. Point n’est besoin d’inventer d’autres artifices pour mettre feu au Bénin.

Article 54 nouveau, alinéa 10 à 13 : …… Le président de la République ne peut déléguer aucune de ses attributions au vice-président de la République. 

Le vice-président de la République peut être démis de ses fonctions par l’Assemblée nationale sur saisine du président de la République pour manquement grave. 

(Nous ne sommes pourtant pas dans un régime parlementaire. Mieux, nulle part le manquement grave n’est explicité.)

L’acte de saisine de l’Assemblée nationale par le président de la République doit indiquer le nom du nouveau vice-président de la République proposé conformément aux dispositions de l’article 44 excepté celle relative au parrainage.

Une fois encore, le Président de la République, peut à lui seul se substituer au peuple béninois pour lui choisir et lui imposer un président de la République.

Peuple béninois, lève-toi et soit éclairé !

La destitution du vice-président de la République et la désignation de son remplacement sont acquises par un même vote à la majorité qualifiée des deux tiers (2/3) des membres composant l’Assemblée Nationale.

Article 54-1 : « Le vice-président de la République n’est pas membre du gouvernement. Il représente le président de la République à la demande de celui-ci, à l’intérieur ou à l’extérieur du territoire national.

Il est le grand chancelier de l’Ordre national.

Les fonctions de vice-président de la République sont incompatibles avec l’exercice de tout autre mandat électif, de tout emploi public, civil ou militaire et de toute autre activité professionnelle. »

En définitive, il ressort de ces dispositions qu’en dehors de la charge de chancelier de l’Ordre national, le vice-président de la République n’est que le chargé de mission occasionnel du président de la République.

 L’institution de ce poste n’a pour seul et unique but que de paravent pour l’instauration de la dynastie par des jeux de chaises.


CONCLUSION

Au total, chers compatriotes, nous devons reconnaître qu’aujourd’hui au Bénin, en dehors du président de la République, Patrice TALON qui finit son mandat constitutionnel le 05 avril 2021, aucune autre institution de la République n’est encore légitime du fait de l’implication de la 8è législature de l’Assemblée Nationale, frauduleuse, illégitime, irrégulière dans la désignation de leurs membres.

Par conséquent, les conditions d’organisation d’une élection présidentielle libre, inclusive, transparente, pacifique, régulière, équitable en 2021 ne sont nullement réunies au Bénin.

L’élection présidentielle de 2021 ne peut donc être organisée dans les conditions actuelles parce que toutes les institutions de la République chargées de son organisation sont illégitimes , vassalisées et les textes (constitution, code électoral, …) qui organisent cette élection sont illégitimes voire illégaux.

Il ressort de tout ce qui précède que les bois de feu qui embraseront prochainement le bénin si M. Patrice TALON ne prend garde sont :

La constitution de Talon de 2019,

Le code électoral de Talon de 2019,

Le fichier électoral de Talon,

Le système de parrainage de Talon,

L’institution du poste de vice-président de la République,

Les institutions vassalisées de la République,

L’armée et la police.


Pour préserver l’unité nationale, la concorde sociale, la paix et sauver le Bénin de l’hécatombe, il urge :

- D’abroger les lois portant constitution et code électoral en République du Bénin,


- D’abroger toutes les lois liberticides et crisogènes,


- D’auditer le fichier électoral et de l’actualiser dans un esprit consensuel,


- De convoquer une assise nationale inclusive de toutes les forces vives de la Nation pour débattre des questions prioritaires de la République aux fins de la restauration des acquis démocratiques, de l’Etat de droit, des droits humains et des libertés publiques, fondements essentiels d’un développement socio-économique inclusif, durable et certain.


Je vous remercie.

Que Dieu bénisse et sauve le Bénin.


Paris, le 02 décembre 2020


DJENONTIN-AGOSSOU Valentin

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