Parrainage : Définitivement une mesure d'exclusion



Le Bénin est en plein processus électoral. Du 1er au 4 février, c'était la période de l'enregistrement des candidatures à la Commission électorale nationale autonome (Cena). Dans l'optique, plusieurs béninoises et béninois ambitionnant diriger le pays ont défiler devant l'institution chargée des élections avec leurs dossiers de candidature. Si dans le lot, se retrouvent ceux qui sont toujours accrochés à la Constitution souveraine de 1990 en se portant vers la Cena sur la base de ses règles, certains y sont allés en conformité avec la Constitution révision par Patrice Talon et ses seuls partisans. À l'arrivée, 20 candidatures ont atterri sur la table de Tiando et collaborateurs.



Le nombre de candidatures enregistrées souligne nettement le problème d'exclusion contenu dans les conditions à remplir pour être candidat aux élections présidentielles au Bénin. Pour preuve, des 20 candidats présentés devant la Cena, seuls 10 ont la possibilité d'obtenir le parrainage. Les 10 autres sont d'office exclus du jeu pour insuffisance de parrains encore qu'un des dix susceptibles de rester dans la course manquera aussi un parrain pour atteindre le nombre requis. L'on peut se demander donc ce que fonde ce système qui prive les citoyens de leurs droits constitutionnels. Il n'est un secret pour personne que dans les réformes de Patrice Talon, seulement 160 parrains sont possibles et d'ailleurs 159 à l'heure actuelle puisque le Bénin ne dispose pas actuellement 83 députés plus 77 maires, mais plutôt 82 députés et 77 dirigeants de communes. Cela pourrait passer à 158 si les rumeurs du décès dans la nuit d'hier à ce vendredi 5 janvier 2021 de Jean Pierre Batatoundé, député Up, se confirment.


C'est dire que quoi qu'on dise, la condition de parrainage reste indéniablement un verrou pour la présidentielle béninoise, car elle ne permet pas une compétition ouverte. Lors des dépôts des dossiers, le parti de l'opposition Les Démocrates ont d'ailleurs souligner un autre aspect sombre du parrainage. Rékyath Madougou, candidate de cette formation politique a révélé que des députés et maires ont manifesté leur volonté de parrainer sa candidature et son duo, mais qu'ils en ont été dissuadés par les présidents de leur parti à eux. Le débat ne devrait plus se poursuivre. La conclusion est claire que cette mesure n'épouse pas les vertus démocratiques prônées par la Constitution souveraine. Cette mesure décriée par nombre de béninois et d'observateurs internationaux doit être tout simplement proscrite, car à l'épreuve, elle a prouvé tout le mal qu'on pensait d'elle. Le béninois tient à sa liberté et ses règles démocratiques.

Commentaires

  1. L'honorable Babatoundé est député titulaire me semble-t-il. Donc il sera remplacé par son suppléant au Parlement.

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