Présidentielle au Bénin : Un député Up avoue que le parrainage n'est pas libre

Au Bénin, la Commission électorale nationale autonome (Cena) a publié la vendredi la liste de candidatures provisoirement retenues. A l'arrivée, 3 duos sont maintenus sur 20 intentions manifestées à l'étape des dépôts de dossiers. Le parrainage des candidatures est la principale raison du rejet de tout ce monde de dossiers. Pour l'opposition béninoise, cette condition n'est rien d'autre qu'une invention du pouvoir Talon pour esquiver la compétition électorale comme il l'a toujours fait depuis le début de son règne. 

<< Les parrainages sont confisqués >> à clamé Rékya Madougou, candidate du parti de l'opposition Les Démocrates après le dépôt de son dossier à la Cena. Mais la semaine dernière, les soutiens de Patrice Talon, surtout certains responsables de l'union progressiste (Up) ont tenté d'indiquer le contraire. Selon ces derniers, le parrainage est libre et ce sont plutôt les membres de l'opposition qui n'ont pas fait de démarches aux fins d'en obtenir. Faux, a rétorqué Rékya Madougou le vendredi 12 février au détour d'une déclaration de presse à Cotonou au siège du parti Les Démocrates. Au lendemain de cette déclaration, un député membre du parti Up sort du silence pour corroborer la thèse de l'opposition sur le parrainage. 

<< Si on avait effectivement les mains libres, moi mon parrainage porte sur Rékya Madougou. Je ne suis pas le seul. Beaucoup de mes collègues pensent faire de même, mais ils ont peur >>, a révélé le député du parlement contesté, Amed Tidjani Affo Obo. Le député de l'opposition a dans un message rappelé cela aux responsables de son parti. Il a profité de l'occasion d'ailleurs pour demander la clémence du peuple béninois. << C'est le moment de demander pardon au peuple béninois, parce que c'est le peuple qui nous a envoyé à l'Assemblée >>, a-t-il dit. Cette déclaration vient mettre à nu les manipulations orchestrées par le régime en place qui a privé les élus de la liberté de parrainer le candidat de leur choix. Le débat prend donc une nouvelle tournure. Patrice Talon et de ses soutiens, par ces agissements, restent campés dans la logique d'une élection présidentielle exclusive.