Assassinat et emprisonnement au Bénin : La colère de Nicéphore Dieudonné Soglo

 


L'ancien président de la République du Bénin, Nicéphore Dieudonné Soglo donne de la voix. A travers un communiqué, l'ex chef d'État a fustigé la situation qui prévaut dans le pays. << Il est inadmissible que l'engagement politique au Bénin se traduise désormais par par l'exil, l'assassinat, l'empoisonnement ou l'emprisonnement >>, a-t-il déploré. 


L'ancien chef d'État ne comprend pas le silence des autorités politico-judiciaires deux mois après l'assassinat manqué de son fils Galiou Soglo, le tout premier candidat à avoir déposé son dossier de candidature pour la présidentielle à la Cena et ce, sur la base de la Constitution de 1990. La gestion de la rupture depuis 2016 n'est pas du goût de Nicéphore Dieudonné Soglo puisque le Bénin, dit-il, est retombé dans une dictature. 


Par le même créneau, le vice-président des anciens chefs d'États et de Gouvernements d'Afrique a exprimé son soutien à la candidate du parti de l'opposition béninoise Les Démocrates, emprisonnée début mars dans des conditions décriées par tous. Dans son communiqué, l'ancien président a appelé les béninois à << la mobilisation générale pour vaincre l'imposture >>.




Communiqué de presse du président Nicéphore Dieudonné SOGLO

Cotonou, le mardi 09 Mars 2021



Deux mois que notre fils Galiou SOGLO a échappé à un assassinat et jamais nous, ses parents, n'avons eu droit au moindre message des autorités politico-judiciaires de notre pays. Pas d'information sur l'enquête, pas de demande de collaboration, encore moins, de point sur d'éventuelles investigations, ne serait-ce que partiel. Juste un silence méprisant. Tout ce que nous avons appris sur ce dossier, l'a été par la presse et les réseaux sociaux, notamment les persécutions à l'encontre du chauffeur du ministre Galiou SOGLO.


Visiblement son malheur était d'être le tout premier acteur politique à avoir déposé sa candidature à l'élection présidentielle auprès de la Commission Électorale Nationale Autonome (CENA) tout en exigeant le retour à la constitution de février 1990 et à la fin du mandat du Président Patrice TALON dès le 05 avril 2021, conformément à son serment du 06 avril 2016. Quelques jours seulement après avoir lancé son combat pour le respect des textes fondamentaux de notre pays, il a été froidement pris pour cible par des individus dont la mission était de mettre fin à sa vie.


Il est inadmissible que l'engagement politique au Bénin se traduise désormais par l'exil, l'assassinat, l'empoisonnement ou l'emprisonnement. Nous avons dit à la conférence nationale « Plus jamais ça ». Mais nous voici en train de revivre, quelques 30 ans plus tard, une forme plus pernicieuse de la dictature, du totalitarisme et de l'affairisme au sommet de l'Etat.


Depuis 2016, en effet, la famille SOGLO a accepté faire face à son lot d'épreuves dans la dignité et l'abnégation à l'instar de beaucoup d'autres familles béninoises qui ont vu leurs fils abattus dans les rues, contraints à l'exil ou emprisonnés par une justice aux ordres. Moi-même, le Président Nicéphore Dieudonné SOGLO, j’ai vu ma gestion à la mairie de Cotonou faire l'objet de plusieurs audits par un cabinet international avant que mon successeur, qui n'est rien d'autre que Léhady SOGLO ne soit radié de son poste de maire de la ville de Cotonou. Il sera condamné à 5 ans de prison par la justice spéciale du régime TALON pendant que tous ses autres coaccusés ont été relâchés.


Nous réitérons ici, avec force, notre adhésion totale à toutes les actions visant à la libération de notre peuple des griffes de prédateurs étrangers comme nationaux. Nous demeurons solidaires vis-à-vis des hommages rendus par Maman Rosine VIEYRA SOGLO au combat de notre fille, Madame Réckya MADOUGOU, emprisonnée par la justice spéciale du régime de TALON Patrice. Qu'ils sachent que : « Qui tue par l’épée, périra par l’épée ».


Nous tenons à rappeler que la famille SOGLO ne nourrit aucune animosité particulière ou personnelle à l'endroit du Chef de l'État, Patrice TALON. Lui et son épouse ont d'ailleurs des liens de parenté très proches avec respectivement les familles VIEYRA et SOGLO.


Notre famille a eu le privilège de connaître deux présidents de la République, plusieurs ministres, députés, ambassadeurs et autres hauts cadres et fonctionnaires dans l'administration de notre pays. Nous ne nous déroberons jamais à notre devoir vis-à-vis de la nation.


Nous exigeons, une fois encore, que la lumière soit faite sur l'assassinat manqué sur la personne de Galiou SOGLO.


Au-delà de notre exigence en tant que parents désireux de connaître la vérité sur l'agression contre notre fils, nous sommes solidaires de tous ceux qui combattent la nouvelle menace contre notre pays à savoir la "Mafiafrique" qui a pour tentacule l’affairisme, la prévarication au sommet de nos états.


A notre fille, la vaillante Réckya MADOUGOU et à tous les autres nous demandons de tenir bon. A toutes et à tous, nous vous exhortons à la mobilisation générale pour vaincre l'imposture. « N'ayez pas peur!!! ». Pour reprendre, souvenez-vous, c'était le 22 octobre 1978, les paroles inaugurales du pontificat du Pape Jean Paul II que nous avons reçu ici à Cotonou. Et comme je me plais à vous le dire, « nous allons vers la terre promise ».




Vive la Restauration de l’état de droit !

Vive la Démocratie !

Vive le Bénin !

Je vous remercie.


Nicéphore Dieudonné SOGLO

Ancien Président de la République

Ancien Maire de la ville de Cotonou

Vice-Président du Forum des Anciens Chefs d’Etats et de Gouvernements d’Afrique,

Créé en 2006 à Maputo sous le haut patronage de Nelson MANDELA

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