Mercredi des cendres : l'Église catholique en plein dans le cycle pascal

 


C'est parti pour les chrétiens catholiques. L'Église romaine a célébré ce 2 mars 2022, le mercredi des cendres. Une tradition de cette église qui marque la grande période de jeûne, de prière et de pénitence. Pour ce faire, les chrétiens se font imposer sur le front la cendre. 

C'est ainsi que depuis 6 heures de matin au Bénin, plusieurs paroisses ont démarré la célébration de cette messe qui marque l'entrée officielle dans le cycle pascal. La saison de jeûne et prière prend ainsi son envol et ce, pour aller chuter le vendredi Saint, celui précédent la pâque. À la paroisse Bon Pasteur de Djadjo à Abomey-Calavi, c'est à déjà à 6h 15 que les fidèles ont répondu présents pour la première messe animée par la chorale "Ogo Olouwa".

Par ailleurs, toujours dans la commune dortoir, la paroisse Sainte Thérèse d'Avilla a donné quant à elle rendez-vous aux fidèles à 6h 30 pour la première célébration. Très nombreux, ils ont répondu à l'appel pour prendre les cendres afin de se rappeler mutuellement que « poussière, nous sommes et poussière, nous retournons ». Après cette messe, une deuxième et une troisième ont été programmées pour ceux qui n'ont pas été au premier acte respectivement à 13h et à 19h.



Histoire et Origine du mercredi des cendres 

Le mercredi des Cendres marque l'entrée officielle en Carême et dans le cycle pascal. Il peut tomber n'importe quel mercredi entre le 4 février et le 10 mars, en fonction de la date de Pâques. Les cendres qui proviennent des rameaux de l'année précédente, brûlés pour l'occasion, sont déposées sur le front des fidèles. Cette coutume de se couvrir la tête de cendres et à l'origine de se revêtir aussi d'un sac est une ancienne pratique pénitentielle qui remonte au peuple hébreu (Jonas 3.5-9 : Jérémie 6.26 ; 25- 34 ; Matthieu 1 1,21).


Aux commencements du christianisme

Ce rite des cendres n'était pas directement associé au début du Carême. Vers l'an 300, il fut adopté par certaines Églises locales et intégré au rite d'excommunication temporaire ou de renvoi des pécheurs publics de la communauté. Ces personnes s'étaient rendues coupables de péchés ou de scandales "majeurs" : apostasie, hérésie, meurtre et adultère (considérés comme des péchés "capitaux").


Au VIIe siècle environ

Cette coutume donna lieu, dans certaines églises, à un rite public du mercredi des Cendres. Les pécheurs confessaient d'abord leurs péchés en privé. Puis ils étaient présentés à l'évêque et mis publiquement au rang des pénitents, ils devaient se préparer pour recevoir l'absolution donnée le Jeudi saint. Après une imposition des mains et des cendres, ils étaient renvoyés de la communauté comme Adam et Eve l'avaient été du paradis. Bien sûr, on leur rappelait que la mort est la conséquence du péché : "Oui, tu es poussière et à cette poussière tu retourneras" (Genèse 3,19).


Les pénitents vivaient en marge de leur famille et du reste de la communauté chrétienne pendant les quarante jours du Carême (d'où l'expression de "quarantaine"). Le "sac" qu'ils avaient revêtu et la cendre dont ils étaient couverts permettaient de les reconnaître lors des assemblées ou, le plus souvent, aux portes de l'église où ils étaient relégués. Cette pratique pénitentielle impliquait généralement de s'abstenir de viande, d'alcool, de bain. Il était également interdit de se faire couper les cheveux, de se raser, d'avoir des relations sexuelles et de gérer ses affaires. Selon les diocèses, il arrivait que certaines pénitences durent plusieurs années, voire toute la vie.


Au cours du Moyen-Âge

C'est la dimension personnelle du péché, plutôt que son caractère public, qui fut objet d'insistance. Par conséquent, les traditions associées au mercredi des Cendres furent appliquées à tous les adultes de la paroisse, mais sous une forme mitigée. Au XIe siècle, les pratiques en usage étaient fort semblables à celles que nous connaissons aujourd'hui. Depuis quelques années, il existe une alternative à la formule traditionnelle pour l'imposition des cendres. Elle met en valeur un aspect beaucoup plus positif du Carême : "Convertissez-vous et croyez à l'Évangile" (Mc 1,15).


Dans les églises de Bretagne insulaire et d'Irlande, une nouvelle modalité pénitentielle se développa, entre le VIe et le VIIIe siècle, sous l'influence des moines celtes. Il s'agissait d'une forme de pénitence personnelle et privée pour des péchés moins graves que ceux évoqués ci-dessus. Cette pratique, plus que le rite du mercredi des Cendres, allait contribuer à faire évoluer les modalités du sacrement de la réconciliation. Trois sortes de traditions ont donné au Carême son caractère spécifique notamment, la tradition qui favoris un climat d'austérité ; celle des pratiques pénitentielles, surtout en matière de jeûne et d'abstinence ainsi que celle des dévotions centrées sur la souffrance de Jésus.

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