Propos de Patrice Talon au sujet des exilés politiques au Bénin : Fuir la justice hier une qualité, la fuir aujourd'hui une lâcheté
Lorsque la question surgit de savoir le sort réservé aux détenus et aux exilés politiques, la réponse du président béninois Patrice Talon est claire. Dans un premier temps, Patrice Talon a indiqué « qu'il n'y a pas de détenus politiques au Bénin ». Ensuite, il a poursuivi que personne n'est exilé car, « il n'y a eu aucun décret signé qui a désigné quelqu'un exilé ». Cette réponse du chef de l'État à la curiosité du journaliste du journal " Le Monde " n'est pas à blâmée, elle contraint juste à faire un parallélisme avec l'histoire.
Le président de la République française, Emmanuel Macron a eu une visite du travail au Bénin. C'est lors de la conférence de presse conjointe entre les deux chefs d'État que le président béninois a nié l'existence de détenus et exilés politiques politiques dans son pays. Pourtant, nulle n'ignore depuis 2016, année de l'entrée en exercice du régime de Talon, ce qui se passe en matière d'expression démocratique et d'agissements politiques.
Fuir la justice de son pays ; vertu hier, lâcheté aujourd'hui
Tous sont tentés de croire à une volonté de décrispation de l'atmosphère socio-politique au Bénin. Mais à scruter de prêt les propos de Patrice Talon ce mercredi au palais de la Marina, l'espoir semble s'envoler. Accusé d'une tentative d'empoisonnement en 2012, Patrice Talon n'a pas daigné bomber son torse pour laver son honneur devant la justice. Il s'est retrouvé de l'autre côté de l'hexagone pour se constituer exilé. De mémoire d'homme, un arrêté du régime de Boni Yayi ne l'avait désigné comme tel. Mais aujourd'hui l'arrondissement après les étapes qui ont favorisé son accession à la magistrature suprême, il tient un discours incroyable.
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Pour lui, Komi Koutché, Sébastien Ajavon, Valentin Djènontin, Léhady Soglo ne sont pas des exilés. Pourtant l'opinion publique nationale comme internationale a suivi les étapes successives qui les ont contraints hors de leur pays. Mais pour le chef de l'État, il n'en n'est rien. « il n'y a eu aucun décret signé qui a désigné quelqu'un exilé », a-t-il affirmé devant Macron ce mercredi. C'est dire qu'en 2012, c'était une valorisation de son intelligence d'esquiver la justice béninoise pendant qu'en cette ère de son règne, c'est purement et simplement une lâcheté de ne pas affronter la Criet, Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme. Qu'en sera de la décrispation de l'atmosphère socio-politique béninoise ?
Le temps joue beaucoup et jouera certainement. Cela finira par se résoudre, je crois bien. Le Maître du temps et de l'histoire dispose de toute chose très souvent. Donc, Dieu disposera autrement
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