L’he Nourénou Atchadé : « Nous avons appelé les sages à la sagesse pour que la décision ne soit pas un revirement jurisprudentiel »

 


L’honorable Nourénou Atchadé, président du groupe parlementaire « Les Démocrates » a été l’invité de Bip Radio. Le député d’opposition s’est prononcé sur plusieurs questions d’actualité et a surtout évoqué le rapport présenté jeudi par la Cour constitutionnelle à l’issue des audiences de leur recours contre la mise en place des commissions permanentes à l’Assemblée nationale. Interview !


Bip Radio : Quelle est votre réaction à propos du rapport de la Cour constitutionnelle ?

He Nourénou Atchadé : Nous avons demandé par endroit à la Cour constitutionnelle de ne pas suivre le rapporteur. Dans notre dossier, nous avons cité plusieurs jurisprudences qui donnent droit à la minorité quand même d’avoir à diriger au moins une commission et les postes de responsabilités au sein des commissions. Nous avons cité également le règlement intérieur.

A notre grande surprise la Cour dit que le fait que la minorité ne soit pas représentée dans les commissions que nos camarades ont méconnu la loi et qu’il faut reprendre. Mais quant aux postes de présidents des cinq commissions, ça respecte la loi. Nous sommes tombés des nus. Le rapporteur propose à la Cour de demander à l’Assemblée de reprendre les élections tout en laissant les postes de présidents de commissions qu’il déclare conforme à la Constitution, alors que nous avons la jurisprudence de 2011 qui dit tout à fait le contraire.

Bip Radio : Quand le rapporteur demande la reprise des élections, est-ce que ce n’est pas à votre faveur ?

He Nourénou Atchadé : Ce n’est pas une faveur. Sur cet élément, il ne pouvait pas en être autrement. Nos camarades le savent. Ça serait trop gros. Et je ne pense pas que les sages de la Cour puissent prendre ce risque-là.

Bip Radio : Quelle sera votre réaction si la Cour va dans le sens du rapporteur ?

He Nourénou Atchadé : Ce sera dommage. Nous allons prendre acte. Mais cela sera un coup à la démocratie. La pratique parlementaire a voulu que la minorité ait toujours au moins un poste de vice-président. Moi j’étais de la 6ème législature en 2011. On avait une majorité écrasante. Nous avions donné de poste au niveau du bureau de l’Assemblée nationale à la minorité. Nous lui avions donné un poste de président de la commission ainsi que plusieurs postes dans les commissions.

C’est pour la démocratie. Nous ne sommes pas en guère et nous sommes appelés à travailler pour la transparence. C’est pourquoi, nous avons appelé les sages à la sagesse pour que la décision ne soit pas un revirement jurisprudentiel.

Bip Radio : Les gens disent que vous vilipendez la Cour constitutionnelle et se demandent pourquoi vous la saisissez souvent.

He Nourénou Atchadé : Nous ne voulons pas la Cour constitutionnelle. Le mot est peut-être mal placé. Nous disons ce que nous pensons, puisqu’il y a des gens qui sont chargés de faire l’éloge quand la Cour triche. Mais quand elle triche, nous on dénonce. Pour que ce ne soit pas la Cour des miracles.

Bip Radio : Qu’est-ce qui s’est passé pour que l’opposition soit absente dans les commissions permanentes ?

He Nourénou Atchadé : La majorité a usé de la dictature de la majorité pour empêcher la minorité d’avoir à siéger au sein des postes des commissions.

Bip Radio : La majorité vous accuse d’avoir trop d’exigences.

He Nourénou Atchadé : Nous n’avons aucune exigence. On nous a relégués aux postes de secrétaire dans les 5 commissions, ce que nous avons trouvé trop chosifiant.

Bip Radio : Lorsque de votre déclaration de constitution de groupe parlementaire, vous avez demandé la libération de la présidente Réckya Madougou et du professeur Joël Aïvo. Est-ce qu’il y a des débuts de réponse à cela ? avez-vous commencé des négociations ?

He Nourénou Atchadé : Pas encore. Il y n’y a pas encore de négociations et je pense que ça va arriver.

Bip Radio : Un mot sur votre président d’honneur. Est-ce un président d’honneur actif ?

He Nourénou Atchadé : Très actif. Le président d’honneur est une personne morale au-dessus du parti qui donne des indications, que nous consultons lorsque nous avons des difficultés au sein du parti ou lorsque nous voulons prendre des décisions qui impactent le parti. Nous le consultons, mais il n’est pas l’exécutif du parti. C’est pourquoi vous ne le sentez pas. Sinon, il est toujours le président d’honneur du parti et il nous reçoit quand il le faut.

Bip Radio : Comment apprécie-t-il vos premiers pas au parlement ?

He Nourénou Atchadé : Il trouve que c’est bien. Mais comme nous sommes des humains, il y a eu des erreurs et il nous a rappelé ces erreurs et nous a félicités pour ce que nous avons fait de bien.

Bip Radio : Cette législature est une législature de transition. Est-ce que vous préparez déjà 2026 ?

He Nourénou Atchadé : Naturellement. Tout député qui met pieds à l’Assemblée commence par travailler pour sa réélection.

Bip Radio : 2026, c’est aussi la présidentielle. Des noms déjà ?

He Nourénou Atchadé : On ne s’embrouille pas pour cela. La présidentielle, ce n’est pas une question simple à régler. Ce qui est important maintenant, c’est la remobilisation. On espérerait mieux par rapport aux dernières législatives. Vous avez vu le score que nous avons. Nous sommes entrain de réfléchir aux erreurs, à ce qui nous a amenés à ce résultat et à comment faire pour améliorer.

Transcription : Clément WINSAVI

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