Affaire Réckya Madougou : Le Gnc et le Frd rappellent une jurisprudence à la justice
La persécution des voix discordantes au régime de Patrice Talon depuis le règne de la rupture n’est pas du goût du Groupe national de contact (Gnc) et du Frond pour la restauration de la démocratie. Ce vendredi 5 mars 2021, les partis, mouvements et personnalités politiques membres de ces deux regroupements se sont indigné lors d’une déclaration à Cotonou suite au « kidnapping » de Réckya Madougou qui est, pour eux, un agissement de trop.
Surtout, le Gnc et le Frd ont tenu à rappeler une jurisprudence au procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) qui a effectué une sortie médiatique pour présenter les mobiles de l’arrestation de la candidate du parti Les Démocrates (Ld) à la présidentielle. Pour eux, les arguments avancés ont plutôt jeté un coup de froid sur les prétentions de l’acharnement sur l’opposante Réckya Madougou. « La sortie du Procureur Spécial de la CRIET du 04 mars 2021 a donné un coup de grâce à ce dossier. En effet, les propos du Procureur Spécial, loin de crédibiliser la manœuvre grossière à la base, ont fragilisé les mobiles de cette arrestation et renforcé la thèse d’une machination politique », a martelé la déclaration du collectif.
Dans leurs propos les forces de l’opposition réunies au sein du Groupe national de contact et du Front pour la restauration de la démocratie ont indiqué qu’il suffit de se référer aux affaires Talon pour conclure, au vu de la jurisprudence et des dispositions du code pénal, que les tractations contre Madougou sont ni plus ni moins qu’une méchanceté gratuite. « Le Procureur Spécial de la CRIET soutient avoir fait appréhender Mme MADOUGOU pour un délit qu’elle n’a pas encore commis. Selon lui, Mme MADOUGOU serait entrée en contact avec d’autres citoyens résidants dans la ville de Parakou dans le but de préparer l’assassinat de personnalités à Parakou pour créer les conditions d’une crise préélectorale et handicaper l’élection du 11 avril 2021. À supposer que cela soit vrai, ce ne sont là que des intentions et le délit n’est pas consommé (articles 450 et 162 du code pénal). Or, dans les fameuses affaires TALON, notamment le dossier de la tentative présumée d’assassinat de Boni YAYI alors Président de la République en fonction, Monsieur Angelo HOUSSOU, juge d’instruction au Tribunal de Cotonou avait alors conclu, dans ce dossier, a un non-lieu au motif qu’il n’y a pas de crime d’intention. Vous comprendrez donc, Mesdames et Messieurs, que l’arrestation de Mme MADOUGOU est une vraie machination politique dont les réelles motivations n’échappent à personne », ont fait savoir le Gnc et le Frd.
Arrêtée mercredi à Porto-Novo après un meeting de l’ooposition, Réckya Madougou a été conduite à la Brigade économique et financière. Jeudi, une perquisition a eu lieu à son domicile à Cotonou avant qu’elle ne soit à nouveau retournée à la Criet. Depuis, partis politiques, organisations, mouvements et regroupements ne cessent d’appeler à sa libération sans condition. C’est également la position du Frd et du Gnd.
Commentaires
Enregistrer un commentaire