<< Malgré les moyens matériels et humains mis en place pour bourrer les urnes et trafiquer les résultats, la population l’a rejeté à plus de 95% le 11 avril 2021 >>, dixit Amissétou Affo Djobo
La présidente du Groupe national de contact (Gnc), Amissétou Affo Djobo sort du silence. Dans un communiqué, elle a retracé les démarches menées par le Groupe qu'elle dirige sur le chemin de la restauration de la démocratie et l'État de droit au Bénin avant de revenir sur le boycott sanglant que les béninois ont infligé à la rupture lors de l'élection hors délai organisée le 11 avril dernier.
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BENINOISES, BENINOIS, MES CHERS COMPATRIOTES
Il vous souviendra le format dans lequel le Groupe National de Contact (GNC) a initié puis organisé, le 14 décembre 2020 au Golden Tulip le Diplomate de Cotonou, la célébration du trentième anniversaire de la Constitution béninoise du 11 décembre 1990.
Tous les partis politiques que compte notre pays, les institutions de la république, notamment le Gouvernement, des personnalités de haut rang ayant occupé d’éminentes fonctions dans notre pays ainsi que le corps diplomatique et les organisations internationales accrédités auprès du Bénin avaient été conviés.
Des recommandations qui en sont issues ont généré la tenue, toujours au Golden Tulip le Diplomate de Cotonou, le 28 février 2021, la rencontre de toutes les forces politiques, économiques et sociales en vue de la restauration de la démocratie et de l’état de droit au Bénin. Cette rencontre qui a vu la participation d’imminentes personnalités politiques de notre pays, notamment Son Excellence le Président Nicéphore Dieudonné, a consacré officiellement la naissance du Cadre National de Concertation des forces politiques, sociales et économiques pour la restauration de la démocratie et de l’Etat de droit (CNC) dans notre pays le Bénin, ainsi que l’installation du Comité National Préparatoire des Assises nationales en vue de la réconciliation des filles et fils du Bénin.
Ensemble, toutes ces forces ont convenu de la tenue des assises nationales afin de consolider notre vivre ensemble. Nous en avions même fait un préalable avant la tenue de l’élection présidentielle de cette année ce d’autant que, tirant leçon des élections législatives de 2019 et des communales de 2020, pendant lesquelles le pouvoir de Talon a utilisé sa méthode de gouvernance officielle que sont la ruse et la rage pour empêcher la participation des opposants, nous pressentions que le Gouvernement de Monsieur Patrice Athanase Guillaume TALON érigerait des obstacles à une élection présidentielle inclusive, tellement était-il conscient de son impopularité et du rejet dont il fera l’objet par la population.
Certains de nos camarades, hélas, ont cru qu’ils pouvaient aller en compétition avec Monsieur TALON en dépit des lois électorales scélérates taillées sur mesure qu’il a fait voter pour lui ouvrir le boulevard de sa réélection, lui qui avait pourtant prêté le serment de n’effectuer qu’un seul mandat.
La suite des événements nous a donné raison : Patrice TALON est allé à l’élection seul, excluant toute l’opposition crédible, et se complaisant en s’accommodant de candidats fictifs et factices.
Malgré les moyens matériels et humains mis en place pour bourrer les urnes et trafiquer les résultats, la population l’a rejeté à plus de 95% le 11 avril 2021.
Les images qui circulent sur les réseaux sociaux, montrant des bureaux de vote vides, des agents électoraux tantôt oisifs, tantôt acharnés à estampiller les bulletins de vote puis à bourrer les urnes illustrent éloquemment la déculottée infligée à Monsieur TALON.
Hélas, malgré l’évidence, malgré les constats des observateurs de la société civile qui ont difficilement crédité cette pseudo élection d’un taux de participation de 26 %, il s’est trouvé des membres zélés de la CENA pour annoncer que TALON est élu par 86 % du corps électoral avec un taux de participation excédant les 50 %. Doit-on en rire ? Non, plutôt en pleurer.
C’est cette humiliation à la face du monde que nous voulions éviter à notre pays en appelant de tous nos vœux des assises nationales avant toute élection présidentielle, et c’est ce qui nous vaut d’être traités de terroristes.
C'est ce qui vaut à nos camarades, notamment Alexandre HOUNTONDJI, Joseph TAMEGNON, Gariath SACCA, Adam ALAO et tant d’autres, d'être incarcérés pour le chef d'accusation de terrorisme. Au moment où je fais ce message, certains camarades continuent d’être traqués. A vous toutes et tous, je dis courage et surtout, chers camarades, tenez bon. La lutte continue et nous arriverons à bout de cette horrible situation que traverse notre cher et beau pays le Bénin.
Mes chers compatriotes, est-il concevable que des terroristes se réunissent en plein jour, dans l’un des hôtels les plus huppés de la ville de Cotonou, pour appeler les partis politiques, le Gouvernement, les députés, les organisations syndicales, les associations et mouvements de la société civile à une concertation, ce en présence du corps diplomatique et des représentants des organisations internationales puis de relayer cet événement sur des chaines de télévisions et de radios nationales et internationales ???
N’en déplaise à Monsieur TALON qui refuse l’idée des assises nationales ainsi qu’il l’a martelé le 11 avril dernier, nous restons convaincus que la seule porte de sortie de la crise qu’il a ouverte depuis 5 ans dans notre pays le Bénin et qui a culminé avec les tueries, assassinats, enlèvements et emprisonnements d’innocents citoyens et/ou de ceux qui ne revendiquaient que le respect de l’ordre constitutionnel, est la tenue de vraies assises nationales.
Rien ne nous empêchera de faire aboutir ce projet pour le bien de notre pays que Monsieur TALON s’applique à détruire en opposant les enfants du Bénin les uns aux autres par des propos génocidaires tenus lors de sa campagne électorale.
Nous n’avons pas abdiqué et Monsieur TALON n’a pas gagné la bataille ; il ne la gagnera pas car notre cause est juste et noble.
Ensemble, nous sommes plus forts. Mobilisons-nous, n’ayons pas peur, mes chers compatriotes. Ensemble nous parviendrons à sauver le Bénin des mains du dictateur Patrice Guillaume Athanase Talon et de son clan.
Vive la démocratie !
Vive le Bénin !
La lutte continue !
Je vous remercie.
Amissétou AFFO DJOBO
Présidente du Groupe National de Contact.
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