Nouvelle élection sous la rupture : Que nous réservent les législatives de 2023 ?
Il y a longtemps les béninois n'ont plus connu d'élections festives. Une autre se pointe à l'horizon et tous restent indécis quant au nouveau feuilleton auquel le Bénin et le monde vont assister.
En 2023, le 8 janvier, les béninois iront de nouveau aux urnes. Ce sera à l'occasion des élections législatives de 2023 tel que l'a décidé la Cour Djogbénou. Ainsi, l'on sera à une troisième élection sous le régime de la rupture portée par Patrice Talon. À y penser, les béninois peinent à se fixer quant à la surprise à laquelle il faut s'attendre.
En effet, depuis l'avènement au pouvoir de Patrice Talon, en avril 2016, le Bénin a déjà connu trois échéances électorales. Les trois rendez-vous ont tous donné des couleurs affreuses et ont laissé des goûts amers. En 2019, il était question d'élire les députés qui allaient succéder à la 5ème législature. Mais l'occasion a été loin d'être un moment de fête. De certificat de conformité aux fautes mineures et majeures en passant par le quitus fiscal, tous les partis qui faisaient face aux deux groupes de la rupture, Bloc républicain (Br) et Union progressiste (Up) ont été écartés. À l'arrivée, une élection exclusive avait eu lieu pour donner comme résultat des tensions dans le pays avec à la clé des mort, des arrestations, de mise en résidence surveillée.
L'étape de 2020, communales et municipales n'a pas été non plus la joie. Après les élections et le système de 10% avant d'accéder au partage de sièges de conseillers, l'on a fini par assister à la nomination des maires contrairement à l'élection entre pairs conseillers comme l'a enseigné la décentralisation béninoise depuis son envol. C'est la présidentielle de 2021 qui est venu corser le cauchemar où il y a eu d'affrontements dans le pays, soldés par des morts et encore des arrestations massives y compris celles de deux candidats de l'opposition, Réckya Madougou et Joël Aïvo, qui ont fini par être condamnés à 20 ans et 10 ans de prison.
Voyant une nouvelle échéance se pointer à la porte, les inquiétudes s'amplifie. C'est pour alerter à juste titre que bon nombre de citoyens donnent de la voix pour demander que cette fois soit la bonne et qu'enfin une élection au Bénin depuis 2016 soit une occasion de fête. Cela doit absolument passer par une élection ouverte à toutes les formations politiques et à la transparence. L'on sent déjà, timidement, que des partis politiques affûtent leurs armes un peu partout dans le pays. Le reste, c'est que la porte ne soit fermée à personne afin que 2023 soit un tournant au bout duquel le pays de Béhanzin va retrouver ses couleurs d'antan. Pourquoi ne pas par exemple se pencher à la même occasion sur les grands chantiers susceptibles de ramener la réconciliation nationale ? Il y va de la libération des détenus politiques, du retour des exilés et de la prise de langues entre différents bords politiques.
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