Plaidoyer pour la règle de 10% aux législatives : Quand le fétiche installé par Adrien Houngbédji se met à le poursuivre
Une mandature parlementaire controversée et contestée tire à sa fin au Bénin. Dans l’état-major des partis politiques, la seule préoccupation est comment faire pour se faire une place à l’Assemblée nationale le 8 janvier prochain. Mais l’on le sait, c’est un chemin qui y mène. Pour les partis se disant de l’opposition, il faut tourner la page d’un parlement monocolore. Et pour en arriver à un palais des gouverneurs sans autre partis que les bébés siamois du chef de l’Etat, le chemin était passé en 2019 par les fautes mineures, les certificats de conformité, bras droit de l’exclusion, et puis l’échec d’obtention de 10% de voix sur le plan national. Cette dernière situation a été à l’origine de l’absence du Parti du renouveau démocratique (Prd) à qui il a été miré une pseudo participation.
Mais tous semblent vouloir tourner la page. Pour les législatives qui se profilent à l’horizon, Pascal Essoun, médiateur de la République a entrepris une rencontre avec les partis politiques pour recueillir leurs propositions en vue d’une élection ainsi inclusive que transparente. Sur les lieux, le parti de maître Adrien Houngbédji, ancien président de l’Assemblée nationale, 7ème mandature et soutien dur de Patrice Talon au sein du Bmp, Bloc de la majorité présidentielle, fait une proposition qui ne laisse personne indifférent. Le parti arc-en-ciel plaide pour une atténuation de la règle de 10% avant d’être éligible au partage des sièges à l’Assemblée nationale.
Le fétiche installé par le chef couvent Houngbédji
Lorsque de 2015 à 2016, le Bénin a connu une législature agitée qui acculait le pouvoir de Boni Yayi à chaque occasion, les réalités sont devenues tout autres à l’avènement de la rupture. 60 dont Adrien Houngbédji se sont alignés derrière le pouvoir de Patrice Talon dans un rassemblement dénommé Bmp. C’est pendant cette période que l’opinion a été informée de la détermination des députés de ‘‘voter les lois mains et pieds en l’air’’ ainsi que ‘‘les yeux fermés’’. Des lois votées, figure l’instauration dans le code électorale l’obtention obligatoire de 10% des voix au plan national avant de prétendre s’asseoir à la table du partage des sièges des députés. Maître Adrien Houngbédji n’était pas contre.
C’est cette disposition qui l’a frappé en 2019. Mais ne souhaitant plus revivre cette catastrophe qui porte pourtant ses griffes, son parti suggère une atténuation et veut que cette règle ne s’applique que lorsqu’au moins quatre listes ont les 10%. Un fétiche installé par le leader des tchoco-tchoco s’est retourné désormais pour se mettre à le poursuivre. Ce qui apprendra le Hagbê national que fétiche, on peut en installer, mais pas n’importe lequel ni à quel prix.
L’histoire donne raison à la minorité d’alors
Les députés Valentin Djènontin, Nourénou Atchadé, Guy Mitokpè et compagnie tiraient fortement la sonnette d’alarme. Personne n’a oublié le nombre de prophétie de l’honorable Valentin Djènontin entre temps. Tout finit par s’accomplir. Même Guy Mitokpè, le jeune député était marginalisé lorsqu’il prévenait que « l’oiseau qui appelle la pluie de tomber, sera mouillé aussi ». et voilà la pluie que Houngbédji a appelé a tomber l’a mouillé et le mouille jusqu’à ce qu’il se met à la recherche d’un imperméable.
Puisque se retrouvant à 60 contre 22 ou 23 à l’Assemblée, maître Adrien Houngbédji et collègues ont dressé du tapis à rupture afin qu’il passe et repasse à volonté. C’est dans la même veine qu’une bataille a été livrée au parlement pour la révision de la Constitution. Par deux fois, la minorité a pu s’opposer avant que le moyen nécessaire ne soit trouvé plus tard pour la vider des lieux.
Motiver la prise des lois par les aspirations du peuple
Les locataires du palais des gouverneurs au Bénin sont appelés députés, élus du peuple. Cette dernière appellation rappelle qu’ils sont mandatés par le peuple et ce, pour défendre son intérêt. Mais dans le peuple depuis 2016, ce n’est pas le cas. Les députés n’agissent plus au regard de l’intérêt de leurs mandants, mais des intérêts particuliers. C’est ainsi qu’en 2019, seuls ceux qui du bord politique du président de la République ont été appelés à siégés à Porto-Novo. Du coup, c’est le couvent des adeptes de la même divinité, donc soumis au même laisser-aller et aux mêmes interdits.
Les répercutions de tout cela se sont observées dans l’ogonie profonde dans laquelle la démocratie est plongée et surtout les successifs tristes événements sans précédents auxquels le quartier Latin d’alors a été confronté. Vivement que la page se tourne !
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