Assemblée nationale : nouvelle interpellation du gouvernement par les députés Démocrates

Voici le sujet évoqué par l'honorable Antonin Hounga 


C'est sans répit. Les députés du groupe parlementaire Les Démocrates sont décidés à amener le gouvernement du Bénin à s'expliquer chaque fois sur ses faits et gestes. Une nouvelle fois, Patrice Talon et son gouvernement viennent d'être interpellés par l'honorable Antonin Hounga, député de la minorité parlementaire. Le sujet qui a intéressé l'élu de la 6ème circonscription électorale est relatif à l'ordre donné aux populations de libérer les espaces publics naturels occupés par des habitations et où des activités économiques. 


Le parlementaire ne comprend pas pourquoi au lieu d'oeuvrer à aider les compatriotes à subvenir à leur faim, le gouvernement s'acharne sur ces derniers et se demande ce que cela apporte comme intérêt. L'honorable Antonin Hounga avec la signature de plusieurs de ses collègues du groupe parlementaire Les Démocrates, a adressé 6 questions aux gouvernants. Les questions orales sans débat sont déposées par l'élu du peuple sur la table du président de l'Assemblée nationale et n'attendent que les ministres qui vont être mandatés pour y apporter des éléments de réponse. En attendant, les 28 députés du parti d'opposition sont catégoriques. Ils ne sont pas prêts à laisser les autorités du pays piétiner les innocents citoyens.



REPUBLIQUE DU BENIN

ASSEMBLEE NATIONALE DU BENIN

QUESTIONS ORALES SANS DEBAT AU GOUVERNEMENT

Par communiqué conjoint N°248/MCVDD/MAEP/DC/SGM/DGEC/ADELAC/DG/DIA/SP publié le 28 mars 2023, le Ministre de Cadre de Vie et du Développement Durable et le Ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, ont ordonné l’entière libération des espaces publics naturels, occupés par des habitations et/ou des activités économiques quelconques. L’ultimatum donné aux populations pour libérer lesdits espaces est fixé au 31 mai 2023, soit environ 62 jours de préavis. Cette décision concerne particulièrement les personnes installées et/ou dont les activités économiques sont implantées sur les rives et les berges du chenal de Cotonou et de la lagune de Porto-Novo.Les mairies, les arrondissements et les chefs de quartier de ville et de village ont été instruits pour rendre exécutoire cette décision sans tenir compte des conséquences néfastes sur la vie socioéconomique des populations concernées.

En vertu de l’article 109 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, le Gouvernement de la République du Bénin est invité à répondre aux questions ci-après :

1- En quoi la libération des rives et berges est-elle une priorité pour le Gouvernement, dans un contexte où les populations béninoises croupissent sous la faim et la misère et peinent à satisfaire leurs besoins fondamentaux ?

2- En procédant au déguerpissement des populations visées par le communiqué susvisé, le Gouvernement du Bénin n’accroît-il pas la paupérisation dans notre pays ?

3- Quels sont les moyens de sensibilisation déployés par le Gouvernement pour procéder à une libération à visage humain qui privilégie et protège les droits acquis des occupants ?

4- Les habitants qui pratiquent ces activités économiques sont, pour la plupart, des héritiers de parents qui les leur ont léguées depuis de longues années. Alors quelles sont les mesures d’accompagnement prises par le Gouvernement au profit de ces personnes après cette expropriation ? Ou bien le Gouvernement veut-il en faire simplement des cas sociaux ?

5- Au lendemain de la prise de pouvoir du Président Patrice TALON, une vaste opération de déguerpissement, manu militari, a été menée sur toute l’étendue du territoire nationale. A la date de ce jour, il est regrettable de constater que le ratio entre les espaces libérés, sous le prétexte d’embellissement des voies publiques, et les espaces exploités est très faible. Quelles sont les projets du Gouvernement et les ressources financières disponibles pour transformer ces rives et berges pour lesquelles les populations sont sommées de déguerpir au mois de mai ? 

6- Les pauvres populations installées sur ces rives et berges les ont certainement acquises avec leurs maigres moyens. Pourquoi le Gouvernement n’interpelle-t-il pas aussi les vendeurs ?


He HOUNGA Midofi Antonin

Député à l’Assemblée Nationale

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