Code électoral : les femmes du littoral font bloc et exigent une relecture

 


Au Bénin, dans le département du Littoral, les femmes leaders donnent de la voix. Elles se sont levées contre le code électoral en vigueur qui doit réguler les élections générales qui se pointent à l’horizon pour 2026. C’est un texte à revoir, estiment-elles à l’issue d’une journée complète de sensibilisation ayant pour sujet principal ledit code.

Par Clément WINSAVI

Le ton continue de monter contre le nouveau code électoral. Ce weekend, c'est au tour des femmes du département du littoral d'afficher leur position contre cet instrument électoral en vigueur au Bénin depuis le mois de mars dernier. Les femmes leaders de la 16ème circonscription électorale s'étaient réunies le samedi 23 novembre 2024 au siège du parti « Les Démocrates » autour de leurs élus parlementaires Joël Godonou, Constant Nahum et Chantal Adjovi. C’était l’occasion d’une importante séance de sensibilision où les femmes ont pris d’abord d’amples connaissances du contenu du code électoral. « Crisogène », ont-elles conclu. Ensemble avec les députés qu’elles ont désignés dans leur circonscription pour les représenter à l’Assemblée nationale avec l’appui d’autres parlementaires Léon Dègny et Elise Aïhè de la 9ème ainsi que Kamel Ouassagari de la 4ème, les femmes leaders du Littoral ont promis se déployer pour obtenir une relecture du code. Elles restent draconiennes dans leur position lorsqu’elles envoient leur message à Patrice Talon.

DÉCLARATION DE CLÔTURE DES TRAVAUX DES FEMMES DE

LA 16ÈME CIRCONSCRIPTION ÉLECTORALE DU PARTI LES

DÉMOCRATES

 

Mesdames,

Chères camarades,

En ce moment solennel, nous voici au terme de cette séance d’échange où, avec lucidité et détermination, nous, femmes de la

16ème circonscription électorale avons analysé certains enjeux les plus préoccupants de notre pays dont : la mise en œuvre du nouveau code électoral, source de multiples contestations, l’aggravation de la cherté de la vie qui frappe durement nos populations et la ruse de certains leaders politiques en octroyant des prêts à nos braves femmes avec certaines conditions graves.

Concernant le nouveau code électoral, il est évident que loin d’apporter des solutions aux défis démocratiques du Bénin, il en crée de nouveaux, compromettant les acquis démocratiques obtenus à force de luttes et de sacrifices. Ce code, tel qu’il est appliqué, se révèle :

- Excluant et discriminatoire : Les exigences démesurées en termes de parrainages, de frais de candidature ou de quotas verrouillés écartent les femmes, les jeunes et bien d’autres citoyens désireux de participer activement à la vie politique.

- Favorable à la centralisation du pouvoir : En restreignant les possibilités de pluralisme politique, ce code affaiblit les contre-pouvoirs nécessaires à une démocratie équilibrée.

- Non inclusif : Aucune mesure réelle ne garantit une participation effective des femmes ou un soutien concret pour promouvoir leur représentativité, malgré les engagements internationaux de notre pays.

Nous dénonçons ces dysfonctionnements et appelons à une révision immédiate de ce code pour y intégrer des mécanismes qui renforcent la transparence, la justice et la participation équitable de toutes les catégories sociales. Par ailleurs, notre analyse de la situation socio-économique met en lumière une cherté de la vie devenue insoutenable. Le coût des denrées alimentaires, des services de base et des produits essentiels ne cesse d’augmenter, plongeant des milliers de familles dans une précarité grandissante.

Nous avons relevé :

- Une inflation galopante sans mesures compensatoires adéquates pour protéger les couches les plus vulnérables.

- Un manque criard de politiques sociales efficaces pour soutenir les femmes, qui sont souvent les premières victimes des crises économiques.

- Une gestion économique opaque et insuffisamment orientée vers les besoins réels des populations.

Face à cette crise, nous réclamons des actions urgentes et concrètes :

- Une réduction significative des taxes sur les produits de première nécessité pour alléger le fardeau des citoyens.

- La mise en place de politiques ciblées pour soutenir les femmes entrepreneures et les familles en difficulté.

 

Une transparence accrue dans la gestion des ressources publiques pour garantir qu’elles profitent réellement à la population. En tant que femmes du parti Les Démocrates, nous ne pouvons rester silencieuses face à ces injustices. Nous prenons l’engagement de :

1.

Renforcer la sensibilisation auprès de nos communautés sur les enjeux liés à la démocratie et à la gouvernance.

2.

Porter haut les revendications des populations auprès des décideurs politiques pour un Bénin où la justice sociale et économique est une réalité.

3.

Œuvrer pour une démocratie inclusive, en encourageant et soutenant la participation des femmes et des jeunes dans toutes les sphères de la vie publique.

Nous lançons un appel pressant aux autorités de notre pays :

 

Revoir immédiatement le code électoral, pour garantir des élections inclusives, justes et transparentes, qui reflètent la volonté réelle du peuple béninois. Prendre des mesures concrètes contre la cherté de la vie, car aucun progrès démocratique ne peut s’épanouir dans un climat de pauvreté et de désespoir.

Il est impératif de replacer les intérêts du peuple au cœur des politiques publiques. Les citoyens, et particulièrement les femmes, ne doivent plus être des spectatrices silencieuses face à des décisions qui affectent leur quotidien et compromettent leur avenir.

Nous, femmes de la 16ème circonscription électorale du parti Les

Démocrates, restons résolues à défendre la justice, l’égalité et le bien-être de tous. Ce combat est le nôtre, et nous continuerons à le mener avec courage, car nous croyons en un Bénin plus démocratique, plus juste et plus solidaire.

Je déclare ainsi clos nos travaux, tout en réaffirmant notre engagement à poursuivre la lutte pour le changement.

Je vous remercie.



« La voix féminine est essentielle pour le progrès de notre société », He Chantal Adjovi

 

L’honorable Chantal Adjovi a une certitude. Avec les femmes, la lutte va porter. Elle a saisi le créneau pour exprimer sa gratitude à ces femmes qui ont fait un déplacement massif de Fifadji pour cette cause patriotique. Selon l’élue de la 16ème circonscription pour le compte du parti « Les Démocrates », il est important que les femmes se serrent les coudes, puisque, à l’en croire, c’est le seul moyen pour aller à l’objectif final de leur combat.

 

MOT DE BIENVENUE DE LA RESPONSABLE AUX AFFAIRES FÉMININES DE LA C.E, He CHANTAL ADJOVI

Chers membres de la Coordination Nationale du Parti

Chers Collègues Députés

Chers Coordonnateurs des différents arrondissements de la circonscription

Chers invités,

Chers membres et sympathisants,

Mesdames et Messieurs,

C’est avec une immense joie et un profond sentiment de responsabilité que je prends la parole aujourd’hui, en ma qualité de responsable des femmes de la 16ème circonscription électorale, de notre parti politique pour vous souhaiter la bienvenue à cette séance d’échange.

Nous sommes ici réunis dans un moment crucial pour notre nation, le Bénin, afin de discuter de la situation sociopolitique actuelle et des défis auxquels notre pays fera face les jours à venir.

Ces échanges sont l’occasion de partager nos réflexions, nos analyses et nos aspirations sur le nouveau code électoral, la mise en place de la ligue des femmes, pour contribuer à la construction d’un avenir meilleur pour notre pays et notre Parti.

Permettez-moi de saluer tout particulièrement la présence des femmes ici rassemblées. Vous êtes la preuve vivante que la voix féminine est essentielle pour le progrès de notre société. Votre engagement, vos idées et vos actions sont indispensables pour relever les défis de notre époque.

Je tiens également à remercier nos invités spéciaux et tous les participants pour leur disponibilité et leur contribution à cet exercice citoyen.

Ensemble, nous avons le pouvoir de bâtir une nation où le dialogue et la participation active de tous, sans distinction, sont au cœur de nos démarches politiques et sociales.

Je vous invite donc à participer activement à nos discussions dans un esprit de fraternité, de respect mutuel et de responsabilité.

Vos opinions comptent, vos idées comptent, et c’est grâce à cet échange d’idées que nous pourrons, ensemble, tracer les voies d’un avenir prospère pour le Bénin.

Encore une fois, soyez les bienvenus, et faisons de cette séance un moment riche et constructif.

Merci et bonne séance à tous.



« Si l’avenir du Bénin doit être plus lumineux, c’est grâce aux femmes », Joël Godonou

Il y a quoi se féliciter de la mobilisation des femmes du Littoral du samedi 23 novembre 2024. Le vice-président du parti « Les Démocrates » chargé du département du Littoral, l’honorable Joël Godonou reste convaincu que c’est un signal très aussi bien pour les femmes que pour le Bénin. Dans son adresse, le vice-président du groupe parlementaire Les Démocrates a indiqué que des femmes mobilisées constituent l’amorce du virage du développement de la société. « Les femmes qui s’unissent peuvent tout accomplir », a-t-il laissé entendre. L’honorable Joël Godonou a exhorté donc les femmes à ne pas baisser la garde, car, se convaint-il, elles sont celles qui soient capables de sauver la Nation. Grâce à elles, fait-il savoir, l’avenir du pays sera on ne peut plus lumineux.

 

DECLARATION DU VP JOEL GODONOU

 

Chères sœurs,

Quel bonheur de me retrouver parmi vous aujourd’hui, dans cette ambiance si pleine de vie et de chaleur. Vous êtes les véritables architectes de notre société, et c’est toujours avec beaucoup de joie que je viens échanger avec vous. Si l’avenir du Bénin doit être plus lumineux, il brillera grâce à votre force, votre intelligence et votre détermination.

En parlant d’avenir, il me semble essentiel de réfléchir ensemble à certains enjeux qui concernent directement notre démocratie.

Prenons par exemple le Code électoral. Ce texte, en théorie, devrait permettre à chacun d’avoir une chance égale de contribuer à la construction de notre pays. Mais en réalité, il semble davantage conçu pour exclure que pour inclure.

Le quitus fiscal, les cautions financières élevées ou encore le fameux seuil de 20 % des suffrages sont autant d’obstacles pour les candidats qui n’ont ni les moyens, ni l’appui de structures puissantes.

Ces exigences ne favorisent que ceux qui sont déjà en position de force, laissant de côté les nouvelles voix, les idées alternatives et, bien souvent, les femmes. Comment construire une démocratie vivante quand tant de portes restent fermées ?

C’est pourquoi, mes chères sœurs, il est crucial que vous preniez pleinement part à la vie politique de notre pays. Votre implication, vos idées et votre détermination sont indispensables pour faire bouger les lignes. Trop souvent, les décisions qui affectent directement vos vies sont prises sans votre participation active. Pourtant, qui mieux que vous peut défendre vos intérêts et ceux de vos communautés ?

N’attendez pas qu’on vous donne une place ; prenez-la avec assurance et détermination. Les défis sont grands, mais je crois fermement en votre capacité à être des actrices incontournables du changement.

Mais parlons aussi de vos réalités quotidiennes. Chaque jour, vous jonglez avec des responsabilités immenses dans un contexte

PARTI ‘’LES DEMOCRATES’’ économique de plus en plus difficile. Les prix augmentent, les ressources diminuent, et malgré vos efforts, tout semble devenir plus compliqué. Ce n’est pas une fatalité. C’est une situation qui résulte de choix politiques, et il est de notre devoir de demander des solutions. Vous méritez mieux, et nous devons nous battre pour cela.

Et puis, il y a ces microcrédits, ces fameux gestes « généreux » qui surgissent comme par magie à l’approche des échéances électorales.

Ces crédits ne sont souvent qu’un moyen de vous séduire temporairement, avec des promesses qui s’évanouiront une fois les élections passées. Mais je vous connais, mes sœurs. Vous êtes lucides. Vous savez que l’avenir ne se construit pas avec des cadeaux éphémères, mais avec des politiques sincères et durables.

Mes chères sœurs, il est temps de refuser ces pratiques qui nous divisent et nous manipulent. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une solidarité réelle, d’un engagement collectif pour un avenir meilleur.

Je crois fermement que vous avez la capacité de changer les choses, car vous êtes la voix et la force de nos communautés.

Je suis ici pour écouter, apprendre et m’engager à vos côtés.

Ensemble, faisons en sorte que nos discussions d’aujourd’hui nourrissent des actions concrètes pour demain. Comme on dit souvent : « Les femmes qui s’unissent peuvent tout accomplir. »

Je vous remercie.



« La détermination des femmes du Littoral est rassurante », He Constant Nahum

 

Les femmes de Cotonou ont une belle vision pour le Bénin. Elles sont les soutiens sans faille du parti de la flamme de la démocratie, « Les Démocrates ». L’honorable Constant Nahum a assuré cela samedi à l’occasion de cette séance d’échanges et ses collèges députés de la 16ème circonscription et les femmes leaders. « Si nous vous invitons et venez aussi massivement, cela renforce notre engagement », a-t-il lancé aux femmes. L’honorable Constant Nahum, coordonnateur de la 16ème du parti de l’opposition et président du mouvement Ranc insiste et signe. Les femmes sont ce que le parti « Les Démocrates » a d’essentiel. « Vous êtes nos béquilles », a-t-il affirmé.

« C’est très capital ce que nous faisons ici aujourd’hui. Nous avons l’habitude de nous voir régulièrement pour échanger avec les femmes. Vous femmes, nous avons l’obligation de vous écouter, car vous êtes nos béquilles et au grand jamais on ne peut pas se passer de vous. Nous ne pouvons pas vous enlever de notre parti. Lorsque je constate à quel point les femmes ont participé activement à la séance, cela témoigne leur intérêt pour les sujets d’intérêt national. La détermination des femmes du Littoral est donc rassurante. J’ai remarqué au terme des travaux que l’inquiétude des femmes n’est pas différente de ce que tout le monde dit. Elles ont clairement exigé que le code électoral soit relu. Ce faisant, elles renforcent le combat que mènent mes camarades du groupe parlementaire et moi à l’Assemblée Nationale. Au jour le jour, notre engagement les femmes et nous se renforcent ».

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