Prochaines élections au Bénin : le cadre de concertation de l’opposition dans une large consultation pour la paix
Un audit qui va permettre de relever les imperfections
contenues dans le fichier électoral de 2023 afin d’en obtenir un fichier propre
et fiable pour 2026 s’impose. C’est ce qui a motivé l’opposition béninoise qui
a entamé à travers son cadre de concertation depuis le lundi 25 novembre 2024
une campagne de consultation des partis politiques.
Par Clément WINSAVI
Le
fichier électoral qui a servi lors des élections législatives de 2023 est
tristement réputé au Bénin. Pour l’opposition au régime en place dans le pays, il
est urgent de corriger tout le chemin de croix contenu dans ce fichier avant
les prochaines échéances électorales. En 2026, le Bénin va organiser des
élections générales et il ne sert à rien de ne pas procéder à la correction de
tout cela avant le moment venu. C’est pourquoi, le principal parti de
l’opposition, le parti « Les Démocrates » a, au cours d’une rencontre
avec le Chef de l’Etat en 2023, souhaité un audit dudit fichier. « Aucun
problème », avait accordé le président de la république.
Et
bien ça y est ! Avec les autres partis de l’opposition à travers le Cadre
de concertation des forces de l’opposition mis en place il y a quelques jours,
une large consultation est enclenchée. Pour l’opposition donc, il faut tous se
mettre ensemble pour auditer le fichier électoral afin de mettre à l’endroit
tout ce qui s’y trouve à l’envers. C’est ainsi qu’une délégation du cadre
composée de Eugène Azatassou, coordonnateur du cadre, d’Antoine Guédou Vissétogbé,
premier vice-coordonnateur et porte-parole, d’Expérience Tèbè, deuxième
vice-coordonnateur et du député honoraire Patrick Djivoh, chargé des questions
électorales du parti « Les Démocrates » se sont portés ce lundi 25
novembre 2024 vers le parti de la mouvance, Union progressiste le Renouveau
(UP-R). A siège de ce parti de la mouvance Talon, la délégation de l’opposition
a exposé à ses hôtes ses aspirations vis-à-vis du fichier électoral. C’est sans
débat, il faut un audit du fichier. Le même exercice s’est répété le lendemain,
hier mardi 26 novembre avec le parti Mouvement des élites engagées pour l'émancipation du Bénin (Moele-Bénin).
UP-R septique, Moele-Bénin d’accord
Chez
le parti dirigé par Joseph Djogbénou, ancien avocat, ancien du président Talon
et ex président de la Cour constitutionnelle nommé par l’actuel locataire de la
Marina, cet audit n’est pas une urgence. Pour ce parti, l’opposition est sur du
mauvais chemin. « Les objectifs généraux et spécifiques contenus dans
les termes de référence évoquent en effet un fichier électoral alors qu’il n’y
a plus au Bénin aucun processus qui permet aux citoyens de s’inscrire sur un
fichier électoral. Il est prévu plutôt dans les lois en vigueur un registre
national établi à partir des registres communaux obtenus après l’enregistrement
de toutes les personnes physiques de nationalité béninoise duquel est extraite
une Liste électorale Informatisée provisoire (LEIP) à la veille de chaque année
électorale et ensuite la Liste électorale informatisée (LEI) », a indiqué
le parti de la mouvance dans un communiqué qui a succédé la visite de
l’opposition. Orden Alladatin,et les membres de la délégation qui a reçu Eugène
Azatassou et compagnie se sont ainsi inscrits aux antipodes de l’accord donné
par le leader, Patrice Talon.
Du
côté du parti Moele-Bénin Mouvement des élites engagées pour l'émancipation du Bénin, c’est tout un scénario complètement opposé. Le parti de Jacques Ayadji se
retrouve parfaitement dans la démarche du cadre de concertation des forces
politiques de l’opposition et sa délégation composée de Eugène Azatassou, coordonnateur du cadre, d’Expérience
Tèbè, deuxième vice-coordonnateur, de Chabi Yayi, secrétaire exécutif du cadre
et du député honoraire Patrick Djivoh, chargé des questions électorales du
parti « Les Démocrates ». « C’est une
démarche bonne, parce que pour une première fois, la classe politique est véritablement
consultée. Ensuite dans la démarche d’envisager pour toute la classe politique,
pour tout le pays des élections dans la vérité, la vérité que Moele-Bénin
pourchasse. Et nous espérons que nous irons tous à ces élections dans la paix,
dans la transparence. Et donc, Moele-Bénin a dit au cadre de concertation de
l’opposition qu’il trouvera un partenaire en son sein pour participer à ce
processus d’audit. Nous ferons diligence et ferons très rapidement un retour au
cadre », a déclaré le vice-président du Moel-Bénin chargé de l’Ouémé,
Joseph Ahissou à l’issue des échanges avec l’opposition.
L’opposition croit fermement
La seule porte qui va conduire à des élections apaisées en 2026, c’est lorsqu’elles seront organisées dans de bonnes conditions. C’est ce que croit fermement l’opposition. Le cadre de concertation de l’opposition en bon démocrate veut avoir toute la classe politique autour de la table pour corriger les imperfections qui ont entachées l’organisation et le dénouement des élections passées. « Vous savez que le chef de l’Etat a accordé au parti Les Démocrates de s’organiser pour procéder à l’audit du fichier électoral de 2023 pour qu’à partir des constats l’on procède à la correction des imperfections afin de procéder à une bonne extraction du fichier électoral de 2026. Le parti Les Démocrates a pris soin de concerter d’abord les partis de l’opposition et de déposer le rapport au sein du cadre de concertation et ce dernier a pris le dossier pour se lancer dans une tournée de consultation des partis politiques que ce soit de la mouvance ou de l’opposition. La délégation de Moele-Bénin qui nous a reçus est d’accord avec nous qu’au cours des élections de 2023, la liste électorale a eu beaucoup de problème. Et corriger ces imperfections permet d'avoir une élection plus équitable et transparente et apaisée. Moele-Bénin nous a félicités et sont convenus avec nous que ce n’est plus un problème de parti, mais de toute la classe politique, puisqu’il s’agit de corriger les imperfections, ce qui est le premier maillon pour une élection apaisée », a expliqué Eugène Azatassou, coordonnateur du cadre de concertation.
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