Assemblée nationale : les députés Démocrates crachent trois vérités à Louis Vlavonou et au gouvernement
Les députés de l’opposition y sont très forts à la
tribune de l’Assemblée nationale pour s’intéresser à trois sujets capitaux.
Dans un hémicycle vidé par les leurs collègues de la mouvance, les vérités ont
retenti.
Innocent DEGNY
Le
groupe parlementaire Les Démocrates a encore parlé. Dans une déclaration à la
tribune le jeudi 5 décembre 2024,
le président du groupe parlementaire de
l’opposition, l'honorable Nourénou Atchadé a, au nom de tous ses collègues, déploré certaines situations qui
prévalent au sein de l'hémicycle béninois.
Le président du groupe de l'opposition parlementaire n'est
pas allé du dos de la cuillère pour
cracher toutes ses vérités dans le visage de Louis Vlavonou. Plusieurs
sujets étaient l'objet de cette déclaration à la tribune. Comme c'est
le cas depuis leur entrée au parlement le 12 février 2023, les députés de l'opposition ne
mâchent pas leurs mots quand il s'agit d'agir pour
remettre à l'endroit toute l'institution parlementaire qui est remise à
l'envers depuis le parlement monocolore
de la 8e législature. Même
si au moment de la déclaration à la tribune les députés de la mouvance
présidentielle les députés de UP-R
et du BR ont quitté l’hémicycle
pour ne pas affronter la vérité que veulent faire entendre les députés
démocrates, cela n'a
pas empêché l'honorable Nourénou
Atchadé de livrer son message.
De la
vassalisation de l'Assemblée nationale aux intimidations politiques en vogue
dans le pays en passant par les bavures policières, le groupe parlementaire de
l'opposition à une fois encore
représenté dignement le peuple qui
l’a mandaté au Palais des
Gouverneurs pour le compte de la 9e législature. Principalement le
président Nourénou Atchadé
et ses collègues ont craché trois vérités au visage du président de l'Assemblée
nationale. C'était
l'occasion pour les députés opposants d'envoyer un message au directeur général
de la police républicaine et au gouvernement béninois.
L’Assemblée
nationale en perte de vitesse
Dans
leur déclaration à la tribune les députés de la minorité parlementaire se sont
intéressés à l'institution que
représente l'Assemblée nationale. Pour ces derniers l'Assele parlement qui est la
deuxième institution du pays a perdu ses lettres de noblesse. Les causes de cet état de choses résident dans la gestion du style
que fait le président Louis Vlavonou de cette institution. Pour les élus du parti
du peuple le président Louis Vlavonou reste toujours attaché à la façon dont la 8e
législature qui était un parlement monocolore a été gérée et toutes les décisions
ont été dictées par les exécutifs.
Les députés démocrates n'en croient pas à leurs yeux et ne compte pas se taire
devant l'histoire. Pour
eux le parlement qui était
par le passé une institution respectée de partout dans le monde est par la faute de Louis Vlavonou dans la rue.
Les bavures policières
L'autre
point abordé par le groupe parlementaire Les Démocrates lors de leur
déclaration à la tribune de l'Assemblée nationale est relatif aux bavures policières dont
le dernier est le cas
du jeune Fayçal
Ouorou, tué par les éléments des forces
de l'ordre à Parakou
le 9 décembre passé. L'honorable et
ses collègues se sont insurgés contre les traitements que font les éléments de la police
républicaines vis-à-vis des populations.
Pour lui et le groupe dont il a la charge la police
républicaine manque de professionnalisme dans son travail. Les élus du parti Les
Démocrates n'ont pas cherché loin.
Ils savent où se trouve le coupable de ces actes, il s'agit bien évidemment du
directeur général de la police républicaine. Se rangeant du côté du peuple béninois
comme ils en ont l'habitude depuis leur entrée au parlement en 2023 pour faire
oublier le parlement monocolore aux béninois, les députés démocrates ont
déploré tous les décès occasionnés par les bavures policières. Le Président Nourénou Atchadé et ses collègues ont
voulu la démission du directeur général de la police républicaine qui n'a pas
su assumer ses responsabilités et que c'est bien après de décès qu'il se souvient qu'il y a des techniques supplémentaires à enseigner à la police
républicaine. Pour
les démocrates cela veut signifier que les policiers sont envoyés en mission
sans formation adéquate. En
dernier point de leurs préoccupations, les élus du peuple se sont intéressés
aux intimidations politiques. Ils en ont appelé à un arrêt immédiat, car,
disent-ils, il n’est pas possible de donner champs libres aux militants de la
mouvance pour faire ce qu’ils veulent sur le terrain et que dans le même temps,
le camp de l’opposition soit traqué à chaque fois qu’il souhaite jouir de son
droit de s’unir et de s’organiser.
DECLARATION A
LA TRIBUNE DU GROUPE
PARLEMENTAIRE LES DEMOCRATES
Monsieur le Président de lAssemblée Nationale,
Honorables députés à lAssemblée Nationale,
Chers collègues ;
Dans lhistoire de notre institution
parlementaire, la 8ème législature reste
une parenthèse accidentelle
et douloureuse. Notre belle odyssée démocratique qui
en avait subi le contre-coup garde malheureusement à ce jour des séquelles qui,
visiblement inhibent nos pas et nous handicapent dans la dynamique constructive
dune démocratie
moderne telle que rêvée par nos pères fondateurs à la Conférence des
forces vives de la Nation de 1990. Il restera hélas une
teigneuse tâche noire de
notre parcours démocratique que
la 8ème législature sétait évertuée à tristement
banaliser, fragiliser, vassaliser et descendre de son piédestal lAssemblée Nationale et par ricochet toutes les institutions de notre pays. A ce segment
d'un triste passé, des noms sont
liés et malheureusement ceux à qui le destin a
donné une seconde
chance peinent à se repentir.
Monsieur le Président de lAssemblée Nationale,
Honorables députés à lAssemblée Nationale,
Chers collègues ;
Dans la nouvelle cordée de la
reconstruction, la 9ème législature sest
légitimement vue investie de lespoir de redorer
limage pourfendue et désacralisée de notre
Parlement. A travers notre miroir intérieur en tant
que députés de la
mandature en cours, que chacun se regarde et fasse lexamen de sa conscience.
Sommes-nous vraiment dans l'impératif de
redonner aux béninois le
parlement qu'ils méritent ?
En effet, au regard de léquilibre de
lassiette institutionnelle de notre pays, le parlement est un contre-pouvoir
par nature et par essence. Il n'est pas
pensé pour être le prolongement pathologique d'un pouvoir exécutif.
Monsieur le Président de lAssemblée Nationale,
Honorables députés à lAssemblée Nationale,
Chers collègues ;
Cest pour nous un honneur et un défi en tant quélus du peuple dêtre membres de
cette 9ème législature. Si
lhonneur répond dune
conjecture heureuse, le défi quant à lui porte la
gravité de notre
responsabilité devant
lhistoire. Cest pourquoi, en tant que membres de cette institution, nous devons
restaurer lhonorabilité et garantir la
respectabilité du Parlement béninois autre
fois model et école à travers le
monde. Malheureusement, il est de la nature humaine que lon guérisse de la
maladie, mais non du caractère. Nest-ce-pas
que la mauvaise habitude à la peau dure ?
Sinon comment comprendre la gouvernance parlementaire actuelle qui patine à redonner au
Parlement et aux parlementaires leurs lettres de noblesse malgré le poids de
lexpérience de ses dirigeants qui semblent oublier quils tiennent aujourdhui une occasion inouïe de se
racheter dans la mémoire
collective pour ce qua été lAssemblée monocolore ? En tout cas, il ny aura plus jamais dans lhistoire de notre pays une
Assemblée monocolore. Toute prévision diabolique qui y tiendrait verra le piégeur piégé.
Monsieur le Président, chers
collègues ;
Notre cri de cœur de ce jour nest pas
celui de lopposition parlementaire, mais un rappel à la responsabilité collégiale de tous les députés de la 9ème législature à sauver ce qui peut lêtre encore, car un
parlement vassalisé, clochardisé ne peut pas préserver la démocratie, un parlement affaibli ne peut pas jouer son rôle de contre-pouvoir. Le
respect des droits des parlementaires est important pour garantir léquilibre des pouvoirs.
Ces principes basiques sont bafoués sous la responsabilité du président de notre
institution. La mémoire collective des béninois retient que le parlement est sous
ordre de lexécutif. Comme si cela ne suffisait pas, cest des cadres parlementaires de
ladministration qui se donnent loutrecuidance et lindélicatesse de se
jeter à bras raccourci
sur les parlementaires de lopposition pour leur
faire la leçon, demander la censure de leurs propos tenus à lhémicycle. Quelle horreur ? Est-il
admissible quun prétendu
porte-parole du président de
lAssemblée Nationale sen
prenne de maints moites à des élus qui ont
pourtant agi suivant leurs prérogatives à lhémicycle ? Où est l'amour entre collègues souhaité par vous ? N'est-ce pas là preuve de la haine agissante à l'encontre
de l'opposition ?
Monsieur le Président de lAssemblée Nationale,
Honorables députés à lAssemblée Nationale,
Chers collègues ;
Lindélicat porte-parole du président de lAssemblée Nationale a obtenu de
ce dernier les moyens financiers et matériels de lAssemblée Nationale pour discréditer, vilipender ses
collègues députés sur les réseaux sociaux et sur les
télévisions. Sinon comment
comprendre que monsieur le porte-parole du président qui émarge au budget de
lAssemblée Nationale ne soit pas rappelé à lordre jusquà date ?
Chers collègues ;
Si dune seule
voix, lensemble des députés de cet hémicycle nous ne nous insurgeons pas contre ces dérives qui prennent corps
au parlement, on est en droit de se demander à qui le tour. On se rappelle
que déjà une chargée de mission du même président a brayé sur les réseaux sociaux contre les
propos dun autre honorable député de lopposition. Monsieur le Président, il faut que ça cesse, et tout de
suite.
Monsieur le Président de lAssemblée Nationale,
Honorables députés à lAssemblée Nationale,
Chers collègues ;
Comment ne pas
saisir cette tribune pour nous incliner devant la mémoire du jeune
Fayçal OUOROU, énième victime de
la bavure policière le mardi 19
novembre 2024 à Parakou,
laissant familles et communauté en émoi ? Il faut dire maintenant stop. Trop, cest trop ! La police autrefois amis du peuple est devenue le bourreau du
peuple. Quelle confiance peut-elle exister dans ces
circonstances entre elle et les populations ? Quest-ce quune
police a de républicain si
elle se fait tueuse de la population quelle est censée protéger ?
Aujourdhui, la recrudescence de ces
bavures policières nest pas
fortuite. Elle pourrait bien être quelque peu
la conséquence
indirecte dune réforme improvisée et mal opérationnalisée. A écouter le
diagnostic du ministre de lintérieur qui en
conclut à une mauvaise
organisation doublée dun mauvais
encadrement opérationnel des éléments sur le
terrain et une désignation
hasardeuse des agents sans tenir compte de leurs compétences et de la
spécificité des missions,
on pourrait se demander à qui la faute, Monsieur
le Ministre. Comme si cela ne suffisait pas le Directeur général de la police républicaine annonce à ses éléments leur formation en
technique de Maitrise Sans Arme de lAdversaire (MSAA). Quelle formation le
Directeur de la police avait-il donné aux milliers de policiers chargés de notre sécurité ? On pourrait
comprendre aisément à travers ses propos quils sont formés uniquement à lusage de leurs armes.
Et cest après plusieurs bavures et assassinats des citoyens innocents que le DGPR,
sortant de son sommeil de lion, se rappelle quil faut introduire dans le
curricula des formations des policiers la Maitrise Sans Arme de lAdversaire.
Sous dautres cieux, cette déclaration suffirait à faire démissionner le DGPR pour
incompétence, car on ne
joue pas avec la vie de ses citoyens.
Monsieur le Président de lAssemblée Nationale,
Honorables députés à lAssemblée Nationale,
Chers collègues ;
Le devoir dhonnêteté politique comme nous en
avons la culture au parti LES DEMOCRATES nous amène à saluer la réaction du gouvernement
dans ce dossier bien que tardive, car si les bavures passées avaient connu cette réaction, dautres ne sen
seraient pas suivies. Afin que cet assassinat du jeune Fayçal sonne le
glas des dérapages
policiers, il urge que le gouvernement tire toutes les conséquences des défaillances de cette réforme pour
remettre la police véritablement
dans sa mission régalienne de
gardienne de paix.
Monsieur le Président de lAssemblée Nationale,
Honorables députés à lAssemblée Nationale,
Chers collègues ;
A quand la fin
des intimidations politiques dans notre pays ? Il ny a pas de
jour sous la rupture où les libertés pourtant garanties à larticle 5 de notre Constitution ne soient
violées. A la chaine,
NDali a ajouté un nouveau maillon le dimanche 1er décembre où les militants du parti
dopposition LES DEMOCRATES, ont été encerclés et brutalisés par des militaires
sous les ordres dun certain commissaire, lui-même instrumentalisé par le maire de NDali.
Il est inadmissible que les partis de la mouvance aient libre champ de mener
leurs activités politiques en toute liberté distribuant des biens et octroyant de crédits en toute illégalité et quau même moment, un refus de
sorganiser ou de se réunir soit opposé au parti de lopposition. Cest le lieu dappeler le maire de NDali qui nest
pas à sa première forfaiture à rebrousser chemin.
Lautorité quil incarne est éphémère. Seul le peuple quil
envoie les forces de lordre molesté et dispersé a la légitimité éternelle.
Je vous remercie
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