Face aux insoutenables conditions de leur travail : voici le cri de cœur d’un docker béninois
(La corporation
s’en remet à la bienveillance du président Talon)
La situation des
dockers béninois devient de plus en plus invivable. Malgré les conditions de
travail dure de cette catégorie de travailleurs, les fruits des efforts ne suivent
pas. Les dockers se résument à juste surpasser leurs capacités pour servir sans
juste récompense. Ne pouvant plus tenir face à cela, un docker, au nom de ses
pairs, pousse un cri de cœur. Ils en appellent les autorités du pays à se
préoccuper de leur cas, surtout que le président Patrice Talon a engagé une
réforme dénommée Bureau d’embauche unique (Beu) sensée apporter une réponse à
leur souffrance. Il a assuré de l’accompagnement de lui et ses collègues pour
que cette réforme soit effective, puisqu’elle est laissée dans le tiroir depuis
maintenant deux ans. Les dockers béninois, dans cette tribune, s’en remettent à
la bienveillance du président Talon.
LE DOCKER BÉNINOIS, C'EST NOUS !
Soyons fiers et heureux
d'être des Dockers béninois qui contribuent à 60% pour l'économie Béninoise.
Nous Dockers navires
sommes les premiers à se lever le matin à 5 h pour rentrer après 00 h et mieux
dormir à la belle étoile dans la cabine d'embauche des jours
durant.
Nous Dockers béninois
sommes ceux qui rentrent dans les cales des navires affamé ou avec un sachet de
beignets et bouillie de 100 ou 200 FCFA pour arrimer des sacs de riz pendant 8
h de temps de travail.
Nous Dockers béninois
sommes ceux qui marchent des kilomètres durant pour venir au service n'ayant
pas les moyens de transport ne pouvant se procurer un moyen de déplacement et
mieux manquons de carburant au quotidien pour nos aller et retour.
Nous sommes les lésés de la
main d'œuvre portuaire, nous sommes payés au lance pierre.
L’expérience de vie d'un Docker béninois est inférieure de 10 ans à la moyenne de vie normale.
Le regard compatissant du Chef de l'État.
Eu égard de tout cela, le
chef de l'État a pris une décision salutaire en Conseil des Ministres pour
créer le Bureau d'Embauche Unique (BEU) pour l'amélioration de nos conditions
de travail et de vie.
Les réformes étant toujours en cours, nous Dockers accompagnons cette noble décision gouvernementale puis profitons pour remercier le père de la nation d'avoir pris une telle décision en notre faveur. Espérant que les fruits tiendront la promesse des fleurs.
Courage à tous les dockers qui sont à moitié nu dans les cales pour servir la nation.
RÉSUMÉ DE LA VIE DU DOCKER
BÉNINOIS AU XXIème SIÈCLE.
Le Port Autonome de
Cotonou étant le poumon de l'économie Béninoise les vrais acteurs de cette
chaîne de manutention sont les ouvriers à la tâche (dockers, treillis,
pointeurs, tâcherons, conducteurs d'engins de relevage, etc...
Depuis des décennies ces
derniers vivent dans la précarité, la misère ambiante, la pauvreté extrême dans
un système où il est difficile de dénoncer pour avoir gain de cause.
Les dockers béninois sont payés à la tâche par vacation, ils n'ont ni salaire ni prise en charge, bien au contraire ils sont les vrais malheureux du système.
Comment sont traités les salaires ?
(1er Cas d'un rizier qui amène 50.000 T de riz par exemple ce dernier peut travailler à peine 4 fois dans le mois pour être rémunéré à peine 20000 FCFA).
(2ème cas le travail étant
à la tâche, les embauches se font sur demande du consignataire donc pendant une
période de 2 ou 3 mois par exemple s'il n'y a aucun bateau opérationnel le
Docker n'a rien 0000 FCFA pendant les saisons de rareté de navires cas de
chaque épisode de fermeture de frontières avec un voisins).
(3ème cas et rare dans
l'année ou on parle d'affluence de navires ce dernier est embauché presque tous
les jours).
C'est une chance pour lui
de pouvoir travailler presque tous les jours pendant 8 h de temps pour réunir
comme mensualité 100000 ; 120.000 ;150.000 maximum durant ce mois de grâce).
Comme cela ne suffisait
pas les primes de motivation, de rendement, d'arbres de Noël, de poulet
jusqu'au bilan annuel qui consolaient au moins ses pères de famille dans
l'année ont été tous supprimés par le BEU depuis son installation.
NB : Tous les dockers sont payés chaque semaine selon le nombre de fois où ils ont été embauchés pour travailler.
Avec les réformes en cours
au Port Autonome de Cotonou, la mise en œuvre du Bureau d'Embauche Unique, la
dissolution et la liquidation de la Sobemap puis la nomination de Bénin
Manutention pour prendre la relève, les Dockers béninois espèrent toujours un
lendemain meilleur et demande au chef de l'État de bien vouloir revoir leur
situation qui n'a aucun dénouement depuis deux ans que le BEU est mis en place.
Courant plusieurs années le nombre de Dockers
décédés s'accroît, les maladies de toutes sortes se développent en eux, beaucoup
sont renvoyés de la location pour défaut de paiement de loyer, beaucoup ont
perdu leurs enfants qui n'ont pas pu reçu les premiers soins faute de moyens
financiers, beaucoup d'enfants sont déscolarisés à la date d'aujourd'hui,
beaucoup ont perdu leurs femmes dans la relation qu'ils ont engendré.
En somme toute la promesse
du Conseil des Ministres pour changer les conditions de travail et de vie des
dockers reste vain pour le moment.
Toute fois, les dockers soutiennent
et expriment leurs attachements aux réformes en cours au Port Autonome de
Cotonou par le Chef de l'État en espérant un avenir meilleur.
Paix aux âmes de tous ses nombreux dockers
décédés cette année dans la souffrance espérant un jour le changement de leur
situation financière.
(Écrit par un Docker en fonction)
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